NutriNet-Santé : la consommation d’aliments industriels ultra-transformés augmenterait le risque de cancer !
- Fiolet T & al.
- BMJ
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Toute augmentation de 10% de la consommation d’aliments industriels ultra-transformés serait associée à une augmentation de plus de 10% du risque global de cancer et de cancer du sein. Selon la classification NOVA, les aliments industriels dits ultra-transformés correspondent notamment aux pains et brioches industriels, aux barres chocolatées, aux biscuits apéritifs, aux sodas et boissons sucrées aromatisées, aux soupes instantanées, aux plats cuisinés, …1 D’autres analyses sont maintenant nécessaires pour comprendre quels sont les facteurs réellement délétères (composition nutritionnelle, additifs, contacts avec des matériaux, contaminants, etc).
Pourquoi est-ce important ?
Des études antérieures ont montré que la consommation d’aliments industriels était associée à une augmentation de l’incidence des dyslipidémies chez les enfants brésiliens, à une augmentation du surpoids, de l’obésité et de l’hypertension chez des étudiants espagnols. Cependant, mêmes si certaines données laissent supposer que certains composants de ces produits sont néfastes pour la santé, il existe peu d'études ayant évalué l'association entre les aliments ultra-transformés et le risque de cancer. Or, elles sont nécessaires pour alerter les consommateurs, les pouvoirs publics et inciter les industriels à modifier certains de leurs procédés de fabrication.
Principaux résultats
- L’augmentation de 10% de la consommation d’aliments ultra-transformés serait associée à un hazard ratio (HR) de 1,12 [1,06-1,18] pour le cancer global, (p<0,001) et de 1,11 [1,02-1,22], pour le cancer du sein (p=0,02). Cette dernière association était plus spécifiquement observée pour le cancer du sein post-ménopausique (p=0,04), mais pas pour le cancer du sein pré-ménopausique (p=0,2). En revanche, aucune association statistiquement significative n’a été observée pour le cancer de la prostate ou le cancer colorectal.
- Ces résultats restaient significatifs même après ajustement à différentes variables (alimentation à l’inclusion, antécédents de dépression, alimentation saine, consommation en fruits et légumes, consommation de cigarettes, …).
- Par rapport aux sujets consommant le moins de produits industriels, ceux qui en consommaient le plus avaient tendance à être plus jeunes, fumeurs, plus faiblement actifs physiquement, moins éduqués et avaient moins d’antécédents familiaux de cancers que les autres individus de la cohorte. Ils avaient également les apports énergétiques les plus élevés en lipides, glucide, sodium et la consommation en alcool la plus faible de la cohorte.
Méthodologie
- Étude française sur une cohorte populationnelle constituée de 104.980 sujets de plus de 18 ans (âge moyen 42,8 ans).
- L’évaluation des apports alimentaires est basée sur l’analyse régulière des consommations alimentaires des 24 dernières heures à partir de 3.300 items alimentaires différents.
Principales limitations
- Les sujets inclus dans NutriNet-Santé sont des volontaires plutôt en bonne santé et soucieux de leur santé. Ainsi, il se peut que ces résultats soient sous-estimés par rapport à la population générale.
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