NutriNet-Santé : Aliments ultra-transformés et risque cardiovasculaire
- Srour B & al.
- BMJ
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
L’augmentation de 10% de la consommation d’aliments ultra-transformés serait associée à une augmentation de 12, 13 et 11% respectivement des maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébrovasculaires. Les auteurs évoquent que la faible qualité nutritionnelle de ces aliments très riches en sel, calories, graisses, sucres et faibles en fibres sont en partie à l’origine de ces pathologies. Mais la composition nutritionnelle des aliments ultra-transformés ne serait pas le seul déterminant incriminé car ces associations étaient confirmées même après ajustement sur l’IMC, ou de nombreux apports alimentaires (calories, lipides, sucres, sel, viande rouge, …). Ainsi, d’autres composés bioactifs (notamment des additifs) présents dans ces produits, des produits de contact présents dans les emballages par exemple, ainsi que les procédés industriels de fabrication pourraient contribuer à accroître le risque de maladie cardiovasculaires.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
Les études menées sur la cohorte NutriNet-Santé avaient précédemment mis en évidence une augmentation du risque de cancer, de maladies cardiométaboliques dont l’obésité, l’hypertension et les dyslipidémies, mais aucune étude prospective n’avait évalué l’association entre la consommation de produits ultra-transformés et le risque cardiovasculaire. Les boissons édulcorées décalent la sensation de satiété entrainant une absorption excessive de calories. Par ailleurs, un certain nombre de ces produits peuvent contenir des produits de la glycation avancée (AGE) qui peuvent avec le temps favoriser certaines pathologies vasculaires. D’autres études sont en cours pour mieux appréhender l’impact de ces multiples expositions encore difficile à évaluer.
Méthodologie
Étude prospective basée sur les données de la cohorte NutriNet-Santé 2009-2018. Au total, 105.159 adultes ont été inclus dans les analyses. Les données alimentaires ont été extraites de questionnaires évaluant la consommation alimentaire sur 24 heures (5,7 recueils par participant en moyenne). Les aliments ont été catégorisés selon la classification NOVA.
Principaux résultats
Au cours du suivi moyen de 5,2 ans, 1.409 cas de maladie cardiovasculaire ont été notifiés. Par rapport aux individus qui consommaient le moins de produits ultra-transformés, l’augmentation de 10% de la consommation de ces aliments augmentait le risque de maladie cardiovasculaire de 12% (hazard ratio 1,12, p<0,001), de maladie coronarienne de 13% (HR 1,13, p=0,02) et de maladie cérébrovasculaire de 11% (HR 1,11, p=0,02). Ces résultats restaient significatifs même après ajustement sur plusieurs marqueurs de la qualité nutritionnelle (apports en acides gras saturés, sodium, sucres, fibres ainsi qu’aux habitudes alimentaires saines).
Principale limitation
Comme pour toute étude observationnelle, il se peut qu'il y ait des imprécisions dans les mesures réalisées.
Financement
Étude financée par le Ministère de la Santé, l’INSERM, l’INRA, le CNAM et l’Université Paris 13.
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