Nouvelles recommandations sur la coqueluche
- Actualités Médicales
Depuis fin juin 2022, plusieurs cas groupés de coqueluche à Bordetela parapertussis ont été signalés, le plus souvent chez des enfants bien vaccinés. Les manifestations cliniques n’étant pas toujours évocatrices de la maladie, la détection a souvent été fortuite, par exemple à l’occasion de tests PCR multiplex utilisés dans le cadre du diagnostic du Covid-19. Dans ce contexte, la Direction générale de la santé a demandé au Haut Conseil de la santé publique (HCSP) de préciser les modalités thérapeutiques d’une infection à B.parapertussis, notamment par rapport à celles en vigueur pour une infection à B.pertussis, qui est le germe le plus commun responsable de la coqueluche. Il convient de rappeler que l’infection à B.pertussis et l’immunité induite par la vaccination coqueluche ne protègent pas complètement contre les infections à B.parapertussis.
Rappels diagnostiques et thérapeutiques
Dans son avis, le HCSP fait quelques rappels diagnostiques et thérapeutiques.
- B. parapertussis peut être responsable de formes graves de coqueluche, en particulier chez les nourrissons de moins de 6 mois non vaccinés, les sujets immunodéprimés ou souffrant d’une pathologie respiratoire chronique, les nourrissons ayant des antécédents de prématurité.
- La culture reste la technique microbiologique de référence pour effectuer un diagnostic de coqueluche évolutive devant une symptomatologie clinique évocatrice ; les isolats doivent être adressés au CNR de la coqueluche pour des investigations complémentaires (typage et détermination de la sensibilité aux antibiotiques).
- En revanche, les tests PCR constituent la technique diagnostique à utiliser en pratique courante du fait de la rapidité d’obtention du résultat et de la possibilité de faire des diagnostics rétrospectifs dans les infections vieillies ou traitées par antibiotiques.
- Les tests PCR multiplex ne doivent pas être utilisés en première intention en cas de suspicion de coqueluche car ils sont moins sensibles. La sérologie n’est plus utilisée pour le diagnostic de routine de la coqueluche.
- Les macrolides, l’azithromycine et la clarithromycine réduisent la transmission de la bactérie, mais ont peu d’effet sur la symptomatologie.
- La vaccination contre la coqueluche (vaccins a-cellulaires) est obligatoire pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, dès l’âge de deux mois. La protection contre la coqueluche conférée par les vaccins acellulaires est satisfaisante mais décroît avec le temps. De plus, il est vraisemblable que la protection induite par les vaccins acellulaires sur B. parapertussis n’est pas optimale.
Recommandations
- Devant une suspicion de coqueluche, rechercher à la fois B. pertussis et B. parapertussis, par les tests PCR ciblant ces pathogènes. Ne pas réaliser de test PCR multiplex syndromique.
- Chez les sujets contacts asymptomatiques, ne pas effectuer de recherche de Bordetella par test PCR.
- Dans les infections confirmées à B. parapertussis :
- traiter les sujets symptomatiques (toux), selon les mêmes modalités que ceux infectés par B. pertussis : azithromycine, clarithromycine ou cotrimoxazole.
- ne traiter les sujets a- ou pauci-symptomatique (rhinite isolée) que lorsqu’il y a dans leur entourage, des sujets à risque de coqueluche grave, et selon les mêmes modalités que pour les sujets infectés par B. pertussis.
- ne traiter les sujets asymptomatiques contacts proches d’un cas confirmé, que s’il existe dans leur entourage un sujet à risque de forme grave. Dans ce cas, traiter ces sujets quel que soit leur statut vaccinal.
- Dans les établissements de santé, les Ehpad et les établissements médicosociaux, en cas de détection de B. parapertussis chez un sujet, isoler celui-ci en chambre seule dès la manifestation de signes respiratoires (en particulier la toux).
- En milieu scolaire, exclure les cas suspects tant que le diagnostic n'aura pas été infirmé et, s’il est confirmé, tant que le malade n’aura pas reçu 3 ou 5 jours de traitement antibiotique (selon la molécule). De même, les membres de la famille d'un cas confirmé qui sont symptomatiques (toux) doivent éviter l'accès à la collectivité tant qu’ils n'auront pas été traités par 3 ou 5 jours d’antibiotiques.
Ces deux dernières recommandations sont communes aux infections à B. pertussis et à B. parapertussis.
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