Nouvelles données sur le Covid long et sa relation au microbiote intestinal

  • Liu Q & al.
  • Gut

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Six mois après avoir déclaré un COVID-19, le microbiote intestinal est différent chez les individus ayant des symptômes persistants de la maladie par rapport à ceux sans symptômes après une hospitalisation pour COVID-19  ou une population contrôle.
  • La composition du microbiote intestinal varierait en fonction des symptômes de Covid long présents.
  • Les sujets qui avaient des symptômes de Covid long à 6 mois avaient un microbiote intestinal distinct des autres dès leur hospitalisation.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Les raisons sous-jacentes à la persistance d’un Covid long ne sont pas encore clairement identifiées. Cette étude présente l’intérêt d’investiguer la piste de la dysbiose intestinale comme étiologie, facteur favorisant et/ou marqueur du risque de COVID long.

Méthodologie

Cette étude prospective a inclus 106 sujets hospitalisés pour COVID-19 et suivis durant les 6 mois après leur hospitalisation et 68 sujets contrôles n’ayant pas eu de COVID-19. Le microbiome fécal de ces individus a été analysé à partir de 258 échantillons par séquençage métagénomique puis corrélé avec la persistance à 6 mois de symptômes en lien avec le COVID-19.

Principaux résultats

Sur l’ensemble des sujets inclus, 81,1% avaient eu un COVID-19 faible à modéré (âge moyen 48,3 ans, 52,9% de femmes, 17% présentaient de l’hypertension et 15,1% un diabète de type 2). Parmi ces sujets, 23,6% ont reçu des antibiotiques durant leur hospitalisation. Sur toute la population, 81,1% et 76,4% ont eu des symptômes persistants 3 mois et 6 mois après l’épisode aigu de COVID-19. Le symptôme le plus fréquent était la fatigue (31,3%), des troubles de la mémoire (28,3%), des pertes de cheveux (21,7%), de l’anxiété (20,8%) et des troubles du sommeil (20,8%).

Sur les 106 sujets inclus, des échantillons fécaux étaient disponibles pour 68 d’entre. La diversité du microbiote intestinal était significativement moindre chez ceux qui avaient des symptômes de COVID-long que les autres. 

À l’inclusion, la composition du microbiote fécal n’était pas significativement différente entre les sujets qui ont ou non reçu d’antibiotiques. Chez ceux qui n’en avaient pas reçu, la composition du microbiome intestinal n’avait pas fondamentalement varié entre 1 et 6 mois post-hospitalisation pour COVID-19, mais différait de celle des sujets témoins. À 6 mois, la composition du microbiote intestinal était similaire entre les sujets qui avaient eu leCOVID-19 et qui avaient pris des antibiotiques et ceux qui n’en avaient pas pris. Ces résultats suggèrent que les effets de l’antibiotique sur le microbiome intestinal des patients ayant développé la maladie disparaîtraient dans les 6 mois.

 

Le microbiote des patients sans symptômes de COVID long à 6 mois était différent de celui des sujets asymptomatiques. Le microbiome des sujets n’ayant pas de symptômes de COVIDlong à 6 mois était d’ailleurs redevenu comparable à celui de sujets n’ayant pas eu de COVID-19. La richesse du microbiome intestinal des individus ayant eu des symptômes de COVIDlong était moindre que celle des sujets ayant eu le COVID-19,sans symptômes de COVID long ou celle des sujets témoins. Le microbiote fécal à l’admission était différent dès l’admission entre ceux qui ont développé des symptômes de COVIDlong et ceux qui n’en ont pas développé.