Nouvelles données concernant la supplémentation en vitamine D pour prévenir de la SEP
- Dr Isabelle Catala
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales de MediQuality
Un faible taux de vitamine D, défini par un taux sérique de 25-hydroxycholécalciférol (25-OH-D) bas et une faible exposition au soleil sont considérés, de longue date, comme des facteurs de risque environnemental de SEP, en raison du gradient Nord-Sud dans la répartition de la maladie. Quel pourrait donc être l'intérêt d'une supplémentation en vitamine D ? Une précédente étude (datant de 2016), n'avait pas permis de prouver l'intérêt d'une supplémentation en vitamine D en termes d'amélioration clinique de la SEP chez des patients déjà suivis (1).
Restait aussi à préciser si une supplémentation en vitamine D chez des patients non déficitaires en vitamine D pouvait prévenir le développement d'une SEP chez des personnes à risque, c'est-à-dire ayant fait un premier évènement radiologique en faveur d'une SEP ou d'un syndrome cliniquement isolé (CIS).
L'étude multicentrique (2) menée en Australie et en Nouvelle-Zélande et coordonnée par Helmut Butzkueven (Melbourne, Australie), a inclus 204 personnes ayant présenté un CIS et chez qui au moins deux lésions du système nerveux central (SNC) ont été détectées à l'IRM suggérant une démyélinisation, selon les critères A ou B de Paty. Les patients ont été randomisés entre un placebo et supplémentation orale en vitamine D à la dose de 1.000 UI, 5.000 UI ou 10.000 UI par jour pendant un total de 48 semaines.
A l'issue de l'étude, les auteurs ont analysé l'évolution ou non de la maladie vers une SEP cliniquement définie selon les critères de McDonald, en adaptant le protocole en cours d'étude lors de la révision de ces critères en 2017. L'analyse des données en intention de traiter a été limitée à 199 patients après exclusion de ceux qui ont pris leur traitement moins de sept jours.
A l'inclusion, les patients présentaient un taux sérique de 25-OH-D de 70 nmol/L en moyenne, valeur considérée comme dans la norme. Ce taux s'est majoré par rapport au groupe placebo dans tous les groupes supplémentés en vitamine D, de manière dose-dépendante.
En revanche, le risque de développer une SEP cliniquement définie n'apparaissait diminué dans aucun des groupes de supplémentation. Il était réduit de 19% avec la dose de 1.000 UI (mais de manière non significative sur le plan statistique) et pour les deux autres doses, il était majoré mais de manière non significative également.
Ces résultats suggèrent qu'une supplémentation en vitamine D chez des personnes à fort risque de développer une SEP ne permet pas de prévenir la survenue de la maladie, concluent les chercheurs. Une déception supplémentaire avec un traitement qui pouvait sembler assez logique en se référant au gradient nord-sud de la maladie.
Cet article a été écrit par le Dr Isabelle Catala et initialement publié sur MediQuality.
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