Nouvelle Classification internationale des maladies

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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L’OMS a publié en juin la onzième version de sa Classification internationale des maladies (CIM-11) qui, comme elle le rappelle, « sert de base pour établir les tendances et les statistiques sanitaires partout dans le monde. » Elle est non seulement utilisée par les professionnels de santé et les chercheurs, mais aussi par les assureurs santé, les gestionnaires de programmes nationaux de santé publique, les spécialistes de collectes de données et de nombreux décideurs. Chacune de ses versions est une adaptation aux avancées médicales et scientifiques. La dernière a bénéficié de plus de dix mille propositions de révision en provenance du monde entier. Pour la première fois, elle est entièrement électronique, très facilement accessible par Internet. Si la présentation se veut plus « conviviale », elle n’en est pas moins austère et, pour tout dire, un peu vieillotte ...

L’important est qu’elle comporte quelques changements de taille. Les médias français ont insisté sur l’introduction des « troubles du jeu vidéo », autrement dit l’addiction à ces jeux. L’OMS précise que pour être caractérisés comme tels, les comportements incriminés doivent prendre une place prépondérante et croissante dans la vie du sujet, perturber ses autres activités sociales et durer depuis au moins un an (sauf si les troubles sont d’emblée intenses).

Deux autres innovations doivent être notées. D’une part, un certain nombre de troubles sexuels sont requalifiés. Ainsi les « paraphilies » ne sont réputées pathologiques que lorsqu’elles portent atteintes à l’intégrité physique ou mentale des partenaires ou du sujet lui-même, notamment quand les partenaires ne sont pas consentants. Les « incongruences de genre », autrement dit le fait de ne pas se percevoir comme appartenant à son sexe biologique, quittent le champ de la psychiatrie et rejoignent celui des problèmes d’ordre sexuel.

D’autre part, pour la première fois les médecines traditionnelles et leurs sémiologies sont reconnues à part entière. L’OMS le justifie en particulier par le fait qu’elles sont utilisées par des millions de personnes dans le monde (sans doute 80% de la population). Dans un premier temps, il s’agit uniquement de la médecine chinoise et de ses variantes. Mais d’autres groupes de travail étudient d’autres systèmes, par exemple l’ayurveda indien.

La CIM-11 sera présentée à l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2019, pour adoption par les États membres, et entrera en vigueur le 1er janvier 2022.