Nouvelle cible thérapeutique pour le myélome multiple
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
En travaillant sur l’ulcère de Buruli – une maladie tropicale négligée – les chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Inserm, en collaboration avec l’Université de Paris et de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP), ont découvert une nouvelle cible thérapeutique pour le myélome multiple.
À ce jour, le myélome multiple est un cancer incurable. Celui-ci est caractérisé par la prolifération incontrôlée de cellules plasmatiques dans la moelle osseuse. Les inhibiteurs du protéasome sont les traitements de référence. Leur efficacité sur les cancers nouvellement diagnostiqués est bonne, en revanche, régulièrement des résistances ou intolérances à ces molécules apparaissent induisant une rechute. De fait, l’espérance de vie globale moyenne est actuellement d’environ 5-6 ans après le diagnostic. La découverte des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Inserm permettrait de contourner ces résistances.
Mycobacterium ulcerans est la bactérie en cause dans l’ulcère de Buruli. Elle produit une toxine nommée « mycolactone ». Celle-ci cible le translocon (Sec61) qui est un canal ancré dans la paroi du réticulum endoplasmique et qui joue un rôle essentiel pour la translocation de protéines dans le réticulum endoplasmique.
La mycolactone bloque Sec61, les protéines sont ainsi retenues à l’intérieur de la cellule et sont dégradées par le protéasome, ce qui génère un stress qui peut évoluer vers un processus de mort programmée.
Sur modèle animal, les chercheurs ont montré que la mycolactone à des doses non toxiques pour les cellules saines pouvait être toxique pour les plasmocytes du myélome multiple, dont celles devenues résistantes aux inhibiteurs du protéasome. L’association des inhibiteurs du protéasome et de la mycolactone pourrait même être synergique. Ces découvertes ont fait l’objet d’une publication dans la revue EMBO Molecular Medicine.
Caroline Demangel, responsable de l’unité Immunobiologie de l’infection à l’Institut Pasteur a souligné que « Cette étude apporte la preuve de concept que le translocon est une nouvelle thérapeutique du myélome multiple. La prochaine étape consistera à identifier des molécules médicamenteuses inhibant Sec61, qui pourraient constituer un nouveau traitement de ce cancer. Par ailleurs, nous allons étudier si cette cible pourrait être commune à d’autres cancers ».
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