Nouveaux critères diagnostiques de la dénutrition chez la personne âgée
- Agnès Lara
- Actualités Médicales
Après les recommandations sur le diagnostic de la dénutrition de l’enfant et de l’adulte en 2019, la HAS, en partenariat avec Fédération Française de Nutrition, vient d’émettre des recommandations de bonne pratique sur le diagnostic de la dénutrition chez la personne âgée. Ces recommandations s’adressent tout particulièrement aux médecins généralistes et aux gériatres, mais aussi aux spécialistes de la nutrition ainsi qu’à tous professionnels de santé concernés par les soins aux personnes âgées. Elles viennent actualiser la partie concernant le diagnostic de la dénutrition des recommandations 2007 de la HAS concernant les personnes âgées.
Une perte de chance associée à l’absence de repérage de la dénutrition
L’incidence de la dénutrition augmente avec l’âge et constitue un facteur de risque indépendant d’accroissement de la morbidité et de la mortalité. On sait que les interventions nutritionnelles améliorent le statut des personnes dénutries ou à risque de dénutrition, qu’elles réduisent le risque d’hospitalisation chez les personnes âgées vivant à domicile, ainsi que le risque de réhospitalisation. Ne pas prendre en charge la dénutrition représente donc « une perte de chance en termes de qualité de vie, d’autonomie et de survie » souligne la Haute autorité de santé, sans compter le coût pour les collectivités.
La prise en compte de critères étiologiques dans les nouvelles recommandations
Mais l’efficacité de la prise en charge repose avant tout sur le repérage des personnes âgées dénutries ou à risque et l’apport d’un support nutritionnel adapté. Or, force est de constater que peu de personnes âgées sont identifiées et donc prises en charge pour cette problématique. Après prise en compte des données les plus récentes de la littérature (de 2010 à 2020), la HAS intègre à ses nouvelles recommandations la position des experts du GLIM (Global Leadership Initiative on Malnutrition) dans l’objectif de réduire les délais de prise en charge de la dénutrition, ainsi que les complications et les coûts associés. Appartenant aux principales sociétés savantes en nutrition, le GLIM a établi en 2017 un consensus de critères internationaux communs qui reposent sur une démarche en deux temps. Tout d’abord l’identification du statut à risque par un outil de dépistage validé comme le MUST (Malnutrition Universal Screening Tool) ou le MNA-SF. Puis une évaluation diagnostique intégrant, en plus des critères phénotypiques, 5 critères étiologiques : perte de poids non volontaire, diminution de l’IMC, réduction de la masse musculaire, diminution des apports alimentaires ou de l’absorption, présence d’une maladie ou d’une inflammation.
Les critères d’identification phénotypiques de 2007
Pour rappel, les recommandations de la HAS de 2007 avaient défini la présence nécessaire d’au moins un des critères phénotypiques suivants pour le diagnostic de dénutrition ou de dénutrition sévère chez les personnes de 70 ans ou plus :
Dénutrition
- Perte de poids ≥5% en 1 mois ou ≥10% en 6 mois
- Indice de masse corporelle (IMC) <21
- Albuminémie 1 <35g/L
- Mini Nutritional Assessment (MNA) global <17
Dénutrition sévère
- Perte de poids ≥10% en 1 mois ou ≥15% en 6 mois
- IMC <18
- Albuminémie <30g/L
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