Notre visage reflète la jeunesse de notre organisme
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
Selon une étude transversale néerlandaise, avoir un âge perçu inférieur à l’âge chronologique est associé à une plus faible prévalence de l'ostéoporose, de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), de la cataracte et de la perte d’audition liée à l’âge. Une cognition globale légèrement supérieure est également associée à ce paramètre.
« L’âge perçu et les rides du visage sont associés à une augmentation de la sénescence cellulaire cutanée et à une longueur plus courte des télomères, qui est souvent considérée comme une mesure biologique de la sénescence cellulaire. Elle a aussi été associée à une apparence plus âgée dans une étude de jumeaux », commentent les auteurs qui concluent que « ces résultats suggèrent que la sénescence cellulaire pourrait être un mécanisme expliquant l’association entre l’âge perçu et les paramètres systémiques du vieillissement ».
Pourquoi est-ce important ?
Certaines études suggèrent qu’il constitue un plus fort facteur prédictif de mortalité que l'âge chronologique. Les travaux ayant étudié les liens avec la morbidité se sont pour la plupart concentrés sur des sous-groupes de population ou sur un seul organe ou une seule pathologie. Cette étude permet de relier le vieillissement de plusieurs systèmes d'organes entre eux et avec l’âge perçu, auprès d’un échantillon important de population, ce qui lui permis d'obtenir des données plus robustes, a fortiori après intégration de l'âge chronologique et des facteurs de risque de confusion existants.
Méthodologie
L’étude a été menée à partir des données de la cohorte Rotterdam, une cohorte néerlandaise suivie prospectivement depuis 1990 et visant à étudier la survenue et l’évolution de plusieurs maladies chroniques au cours de la vie. Ont été intégrés dans l’analyse des sujets de 40 ans ou plus pour lesquels les données à analyser étaient disponibles. L’âge perçu moyen était établi après calcul de la moyenne de l’âge perçu estimé par un panel d’évaluateurs ne connaissant pas l’âge chronologique des participants et à qui une photo de face et une de profil étaient présentées (évaluation par tranche d’âge de 5 ans). Ensuite, la différence entre l’âge chronologique et l’âge perçu était calculée et les sujets classifiés en trois groupes : faisant plus jeunes, faisant leur âge, ou faisant plus vieux.
Principaux résultats
Au total, 2.679 hommes et femmes âgés de 40 ans et plus ont été inclus dans l’étude (54,1% de femmes, moyenne d’âge chronologique 65,8 ans).
Le groupe qui faisait plus jeune avait en moyenne 5 ans de plus que son âge biologique : 62,5 vs 68,8 ans): il s’agissait majoritairement d'hommes (61%). Ils avaient moins d’antécédents tabagiques que dans les deux autres groupes (33,3% versus 32,7 et 25,5% chez les participants faisant leur âge et faisant plus vieux respectivement) et avaient un IMC moyen plus élevé (28,1 vs 28,0 et 26,9 kg/m²).
Après ajustement sur les facteurs de confusion, une différence favorable entre âge perçu et âge chronologique était significativement liée à un risque plus faible d'ostéoporose (OR 0,76 [0,62-0,93]), de BPCO (OR 0,85 [0,77-0,95]), de cataracte (OR 0,84 [0,73-0,97]), de perte d’audition dans les hautes fréquences (OR 0,76 [1,35-0,17]). Elle était également légèrement liée à une fonction cognitive plus élevée (0,07 [0,04-0,10]).
Aucune association n’a été identifiée concernant l’âge perçu et le risque de fibrillation atriale, d’insuffisance rénale, de maladie cardiovasculaire ischémique, d'arthrose, de dégénérescence maculaire liée à l'âge, de perte de champ visuel liée au glaucome.
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