Ne pas négliger l’importance de l’iode durant la grossesse

  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Les besoins en iode des femmes enceintes sont accrus et nécessitent, selon la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) une supplémentation de 250 μg d’iode par jour.
  • Cependant, une étude menée chez des femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel a révélé que seulement 17,2% d’entre elles ont reçu une telle supplémentation.
  • « La prescription d’une supplémentation d’iode chez les femmes enceintes incluses dans notre étude est insuffisante. Peu de praticiens semblent avoir connaissance des recommandations, même si la grossesse est compliquée par un diabète gestationnel » concluent les auteurs.

Pourquoi est-ce important ?

L’iode est essentiel à la croissance et au développement neurologique du fœtus. Les niveaux cibles d’iode urinaire chez la femme enceinte se situent entre 150 et 250 μg/L. Selon l’Étude nationale nutrition santé 2006-2007, la population générale âgée de 18 à 74 ans n’est pas carencée en iode. En revanche, plusieurs autres études ont indiqué que le taux urinaire médian des femmes enceintes serait compris entre 50 et 100 μg/L, laissant suggérer une carence modérée en iode. Les données présentées ici montrent un déficit de prescription même lorsque les femmes sont suivies par des spécialistes. Ces données mériteraient cependant d’être confirmées par d’autres études.

Méthodologie

Des femmes adultes ayant développé un diabète gestationnel et bénéficiant de fait d’un suivi médical hospitalier ont été incluses dans cette étude. Les femmes ont été invitées à remplir un questionnaire permettant de recueillir des informations sur leur grossesse, leur état de santé (présence de maladies chroniques dont maladies thyroïdiennes), leurs traitements et éventuelles supplémentations.

Principaux résultats

Dans cette étude, 99 femmes enceintes et ayant développé un diabète gestationnel ont été incluses. L’âge moyen était de 31,41 ans. Seulement 17,2% d’entre elles ont reçu une supplémentation d’iode durant leur grossesse, à raison de 200 μg/j en moyenne.

Les analyses montrent que le fait d’être suivi par une sage-femme ou un gynécologue n’influençait pas le fait de recevoir ou non une supplémentation.

Cependant, 72,7% de ces femmes ont reçu une supplémentation d’acide folique à raison de 0,4 mg/jour et seules 16,2% des femmes ont reçu une double supplémentation en iode et acide folique.

Parmi les 71,7% de femmes suivies par un gynécologue depuis le début de leur grossesse, seules 17,2% ont reçu une supplémentation en iode. Sur l’ensemble des femmes suivies depuis le début de leur grossesse par leur médecin généraliste et un gynécologue (seulement 17 femmes), 41% ont reçu une supplémentation en iode. Parmi les femmes suivies en milieu hospitalier (13 femmes), seules 20,6% ont reçu une supplémentation d’iode.