Multiplication par 3 du risque de thromboembolie veineuse en cas de maladie de Crohn

  • Morgan K & al.
  • Pathophysiology

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Les données d’une étude de petite envergure suggèrent que le risque de thromboembolie veineuse (TEV) serait 3 fois plus élevé chez les sujets souffrant de maladie de Crohn (MC) que dans la population générale (incidence estimée entre 1-5/10.000 personnes-années dans cette dernière). La TEV serait par ailleurs 3,38 fois plus fréquente également chez les sujets souffrant de MC que chez ceux atteints de rectocolite hémorragique (RCH). L’activité de la maladie inflammatoire pourrait être un facteur associé de TEV. Ces résultats confirment certaines tendances déjà mises en évidence par un précédent travail de la même équipe et qui avait été publié en 2010. Les sujets souffrant de MC seraient plus souvent d’origine caucasienne et parmi cette population, ceux développant une TEV seraient plus souvent des femmes. Ces résultats incitent à mener des essais de plus grande envergure pour confirmer ces données. En attendant, les auteurs préconisent tout de même de mettre en place une prophylaxie de TEV chez les sujets souffrant de maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI), et en particulier chez ceux souffrant de MC.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

Plusieurs études ont mis en évidence l’augmentation du risque de thromboembolie veineuse chez les sujets souffrant de MICI. Celle-ci ne se limite pas à l’augmentation de l’incidence des thromboses de veine mésentérique mais impacterait toute la circulation générale. Cette étude présente l’intérêt d’évaluer l’incidence de la TEV chez des patients souffrant de MICI en distinguant ceux souffrant de MC et RCH et en tenant compte des caractéristiques telles que l’origine ethnique, l’âge et le genre.

Méthodologie

Étude rétrospective menée dans un centre médical américain. 

Principaux résultats

Au total, 213 patients ayant reçu un diagnostic de MC et 63 de RCH ont été inclus dans les analyses.

  • 6,1% des sujets avec MC ont eu une thromboembolie veineuse et 69% d’entre eux avaient une poussée inflammatoire au moment du diagnostic de TEV. De plus, 69% des sujets ayant fait une TEV étaient des femmes.
  • Chez les sujets souffrant de RCH, seuls 3,17% (n=2) ont eu une TEV et dans tous les cas, celle-ci s’est développée au moment où la maladie inflammatoire était active. Les données sur les RCH portaient sur un nombre trop faible de sujets pour pouvoir être interprétées correctement. 

Principales limites

Ces données supportent de précédents résultats, mais nécessiteront d'être confirmés par des études de plus grande envergure.