Monkeypox : des recommandations pour les dons de produits du corps humain

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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En France, le 6 juin 2022, il y avait 66 cas confirmés d’infection humaine par le virus monkeypox (virus de la variole du singe – MPXV). La dynamique de ce virus n’étant pas connue, la Direction générale de la santé a demandé au Haut Conseil de la santé publique (HCSP) quelles étaient les mesures à prendre pour éviter la transmission de ce virus par les produits sanguins, les greffons et les autres produits et éléments du corps humain (PCH – produits du corps humain).

Dans ses recommandations, le HCSP distingue plusieurs types de donneurs.

Les patients contacts ayant reçu le vaccin Imvanex© (vaccin vivant antivariolique ne se répliquant pas dans l’organisme humain) sont exclus du don de PCH pendant une période de 4 semaines après la dernière dose de vaccin, indépendamment des autres mesures de prévention. Si un sujet vacciné devient à nouveau cas contact, il doit faire l’objet d’un ajournement de 21 jours à partir de la date du dernier contact.

Les donneurs de sang et de produits dérivés du sang:

  • ayant eu une infection à MPXV confirmée, probable ou suspecte : ajournement du don de 42 jours (correspondant à 2 fois la période maximale d’incubation), à partir de la date de début des signes cliniques ;

  • identifiés comme cas contacts d’un cas confirmé, probable ou suspect : ajournement de 21 jours à partir de la date du dernier contact.

Les donneurs vivants d’organes, de tissus et de cellules souches hématopoïétiques :

  • ayant eu une infection à MPXV confirmée, probable ou suspecte : ajournement du don de 42 jours, à partir de la date de début des signes cliniques ;

  • identifiés comme cas contacts d’un cas confirmé, probable ou suspect : ajournement de 21 jours à partir de la date du dernier contact.

Les donneurs décédés doivent faire l’objet d’une enquête à la recherche d’une infection à MPXV confirmée, probable ou suspecte. Si des éléments existent en faveur de celle-ci, les dons doivent être exclus définitivement.

Pour l’assistance médicale à la procréation, les personnes :

  • ayant eu une infection à MPXV confirmée : ajournement du don de 42 jours, à partir de la date de début des signes cliniques ;

  • identifiés comme cas contacts d’un cas confirmé, probable ou suspect : ajournement de 21 jours à partir de la date du dernier contact.

Pour la préservation de la fertilité, le HCSP recommande de reporter le prélèvement chaque fois que c’est possible.

Pour l’allaitement à visée thérapeutique, un ajournement respectif de 42 jours et 21 jours est préconisé pour les cas d’infection à MPXV et les contacts.

Ces recommandations s’appuient sur un argumentaire distinguant des « éléments préoccupants » (notamment les nombreuses inconnues sur l’origine et les modalités de la contamination, ainsi que sur la physiopathologie de la maladie) et des « éléments rassurants » (notamment l’existence d’un test PCR spécifique « assez facile et rapide à mettre en œuvre »).

Les questions adressées aux éventuels donneurs porteront sur les notions de voyage récent et de multi-partenariat sexuel, ainsi que sur :

  • la présence d’un syndrome infectieux en cours d’évolution ou dans les 15 jours précédents, 

  • la présence d’une lésion ou d’une infection de la peau dans les 15 jours précédents, 

  • un contact avec une personne ayant une maladie contagieuse au cours du dernier mois.