Mise en place de la quatrième année d’internat en médecine générale
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles
Pour le Gouvernement, la formation de médecin généraliste souffrait de l’absence d’une quatrième année d’internat, comme en bénéficient les autres spécialités médicales. Selon lui, il s’agissait d’une « faiblesse qui ne favorisait pas l’installation immédiate en sortie de cursus ». Aussi cette quatrième année [1], conforme aux engagements du Président de la République, a été introduite et votée dans la dernière loi de financement de la sécurité sociale (LFSS 2023). L’objectif affiché est de « renforcer la formation des internes, notamment sur des enjeux majeurs de santé (santé mentale, santé des enfants, gériatrie…), mieux reconnaître leur spécialité, renforcer l’accompagnement à leur installation et mieux inciter à l’exercice dans les déserts médicaux ».
Cette réforme a été vigoureusement combattue par plusieurs syndicats d’étudiants en médecine, qui craignaient qu’elle ne soit en fait qu’un moyen pour suppléer à bon compte la pénurie de professionnels. Aussi la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et le ministre de la Santé et de la Prévention ont missionné quatre personnalités qualifiées pour préparer cette réforme. Ils ont repris l’essentiel des conclusions de leur rapport.
Un « choc d’attractivité » pour la spécialité médecine générale
Leur communiqué de presse note en préalable que ce rapport et les mesures gouvernementales sont communiquées avant le début des épreuves classantes nationales (19 juin), afin de permettre aux étudiants de choisir en connaissance de cause.
La nouvelle maquette de formation du DES (diplôme d’études spécialisées) de médecine générale comporte deux nouveaux stages : un couplant la formation à la santé de la femme et à la santé de l’enfant, un dit libre, correspondant au projet professionnel et fléché sur des thématiques prioritaires (santé de la personne âgée, santé mentale, santé de l’enfant et santé de la femme).
Le gouvernement prévoit d’augmenter le nombre de maîtres de stage et de mieux les répartir sur le territoire, en intensifiant la formation des médecins en cabinet.
Le nombre d’enseignants titulaires de médecine générale et d’enseignants associés sera augmenté.
« Sur le même principe que les docteurs juniors à l’hôpital », les internes de 4ème année en médecine générale participeront à la permanence des soins ambulatoires. Ils pourront solliciter à tout moment un médecin généraliste d’astreinte en cas de question durant leur garde.
Leur rémunération fera l’objet d’un « choc d’attractivité » : en plus de la rémunération classique d’un docteur junior, les internes de médecine générale percevront 20% des rémunération des actes réalisés durant leur 4ème année en autonomie supervisée (avec un plancher de 10 consultations et un plafond de 30 consultations par jour). Cette rémunération à l’acte a « pour ambition de favoriser l’installation en libéral des étudiants après l’obtention de leur diplôme ». Leur quatrième année est en effet conçue pour être « une véritable année de pré-installation ».
Les étudiants effectuant leur stage en zone d’intervention prioritaire recevront une indemnité. Aucune mesure coercitive n’est prévue pour les obliger à cette option.
Tous les docteurs juniors de médecine générale bénéficieront d’un local dédié pour réaliser des consultations en autonomie supervisée dans un lieu où exercent un ou plusieurs médecins généralistes.
Pour le gouvernement, cette réforme « constitue un tournant important pour la médecine générale ». Elle contribue à renforcer l’organisation des soins de première ligne et à répondre aux besoins de santé sur l’ensemble du territoire. Elle s’effectue « en faisant confiance aux professionnels ».
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