Mini quiz : 5 minutes – 5 questions pour savoir repérer les signes d’alarme du cancer du sein
- Pr Kelly McCann
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- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales par Medscape
Testez vos connaissances sur le repérage des signes d’alarme du cancer du sein, le cancer féminin le plus répandu dans le monde. Dans les pays disposant de programmes de dépistage de ce cancer, la plupart des formes cliniques diagnostiquées le sont à un stade précoce. Les femmes sont généralement asymptomatiques. Néanmoins, certaines d’entre elles ne bénéficient du diagnostic qu’à un stade avancé d’une maladie qui, à ce moment-là, est devenue symptomatique. La méconnaissance des facteurs de risque du cancer du sein ou la croissance rapide d'un sous-ensemble de cancers peuvent expliquer des diagnostics retardés. La présentation clinique des cancers du sein peut varier de façon significative selon les patientes, ce qui souligne l'importance de la vigilance clinique et d'un bilan complet en cas de suspicion. Un traitement précoce et efficace permet d’améliorer le devenir des femmes atteintes.
Q1. En dehors de la présence d’une masse dans le sein, quel est le symptôme le plus répandu de cancer du sein ?
- La perte de poids
- Des lésions cutanées locales
- Des lésions mamelonnaires
- Des dorsalgies
Bonne réponse : 3
Commentaire :
Une étude récente a évalué la présentation clinique de plus de 2.300 femmes présentant des cancers du sein symptomatiques. Les chercheurs ont relevé un total de 56 symptômes : la présence d’une masse mammaire était le signe le plus fréquent (83%), puis les anomalies du mamelon (7%), les douleurs mammaires (6%), les lésions cutanées locales (2%) et les symptômes non mammaires, tels que des dorsalgies (1%) ou une perte de poids (0,3%), deux signes qui sont en faveur d’une maladie métastatique.
Q2. Environ quel pourcentage de femmes sont diagnostiquées d’un cancer du sein avec d’autres signes cliniques qu’une simple masse locale ?
- 1 femme sur 2
- 1 femme sur 6
- 1 femme sur 12
- 1 femme sur 20
Bonne réponse : 2
Commentaire
La plupart des femmes diagnostiquées ne présentent aucun symptôme. Du fait des campagnes de dépistages dans les pays développés, la maladie est généralement détectée à un stade précoce. Cependant, selon les résultats d'une étude récente, environ une femme sur 6 souffrant d’un cancer du sein symptomatique présente d’autres signes cliniques qu'une simple masse mammaire.
Il est important de noter que les femmes qui ne présentent pas de symptômes locaux mammaires tardent souvent à solliciter un avis médical. Or, ce choix est préoccupant puisque le pronostic de la maladie à 5 ans est dépendant du délai avant la prise en charge médicale. Plus ce délai est long, plus le taux de survie est faible. Au moment du diagnostic, seuls 6% des cancers du sein sont métastatiques : il s'agit presque toujours de tumeurs négligées ou de femmes qui choisissent une thérapie alternative au lieu d'un traitement dont la sécurité et l'efficacité sont prouvées.
Q3. Dans les familles concernées par des cancers du sein avec mutation du gène BRCA1 ou BRCA2 identifiée, la HAS conseille aux femmes NON porteuses des gènes de susceptibilité de réaliser :
- Une IRM annuelle
- Une mammographie annuelle
- Une échographie annuelle
- De suivre le programme national de dépistage organisé
Bonne réponse : 4
Commentaire
Un programme national de dépistage organisé du cancer du sein a été mis en place, en France, en 1994, par la Direction générale de la santé (DGS) et généralisé à tout le territoire au début de l’année 2004. Il a pour cible les femmes âgées de 50 à 74 ans, qui bénéficient d’un examen clinique des seins et d’une mammographie de dépistage tous les 2 ans ainsi que d’une double lecture systématique en cas de cliché normal ou bénin.
La HAS estime qu’en cas de mutation du gène BRCA1 ou BRCA2 identifiée au sein d’une famille mais non retrouvée chez une femme ayant accepté de réaliser un test familial ciblé pour connaître son statut mutationnel, aucune surveillance spécifique n’est recommandée. La femme doit être incitée à participer au programme national de dépistage organisé.
En revanche, certaines femmes présentant des « facteurs de risque importants » doivent bénéficier d’une surveillance différente.
Des stratégies de dépistage spécifiques (IRM ou mammographies annuelles) ont été proposées pour les quatre situations suivantes :
· Antécédent personnel de cancer du sein et de carcinome canalaire in situ.
· Antécédent d’irradiation thoracique médicale à haute dose (antécédent de maladie de Hodgkin).
· Antécédent personnel d’hyperplasie canalaire ou lobulaire atypique et de carcinome lobulaire in situ.
· Antécédent familial de cancer du sein avec score d’indication à la consultation d’oncogénétique (score d’Eisinger) ≥ 3 ET pas d’identification d’une mutation BRCA1 ou 2 dans la famille (ou recherche non réalisée).
Q4. Parmi les propositions suivantes, laquelle s’applique au cancer du sein au stade inflammatoire ?
- Des adénopathies axillaires sont toujours présentes.
- Le cancer du sein inflammatoire se présente habituellement sous la forme d'un sein érythémateux dont le volume se majore rapidement, sans masse sous-jacente.
- Le sein change de couleur en cas de cancer au stade inflammatoire : il peut passer au bleu, voire au noir.
- La formation de croûtes et la rétraction du mamelon sont typiques de la présentation clinique chez les femmes atteintes d'un cancer du sein inflammatoire.
Bonne réponse : 2
Commentaire
Le cancer inflammatoire du sein est un diagnostic clinique qui nécessite un bilan et un traitement urgents. Dans jusqu'à 30 % des cas, les patientes peuvent présenter un sein érythémateux qui grossit rapidement, sans masse palpable sous-jacente. En général, on observe un changement de couleur généralisé du sein, passant du rose au rouge plus foncé avec parfois des motifs tachetés.
Les signes d'alerte de cancer inflammatoire du sein chez une patiente présentant un sein rouge sont les suivants : antécédents de cancer du sein, symptômes de mastite chez une femme qui n'allaite pas ou adénopathie axillaire palpable. Dans de tels cas, il est essentiel d'orienter immédiatement la patiente vers des oncologues médicaux et chirurgicaux. Comme il est fréquent que les femmes atteintes d'un cancer du sein inflammatoire présentent une maladie métastatique au moment du diagnostic, le cancer du sein inflammatoire doit être stadifié à l'aide d'une imagerie du corps entier (TEPscan ou TDM thoraco-absomino-pelvienne associée à une scintigraphie osseuse). En l’absence de métastases, le cancer inflammatoire du sein peut être traité par chimiothérapie adjuvante pour réduire l'étendue de la maladie avant la chirurgie.
Ce type de cancer se propage par les lymphatiques dermiques ; des adénopathies axillaires peuvent être présentes ou non. Les patientes ne présentent généralement pas de fièvre. Des croûtes et une rétraction des mamelons peuvent ou non apparaître.
Q5. Lequel de ces éléments est considéré comme faisant partie des critères de diagnostic du cancer du sein inflammatoire ?
- Antécédents de symptômes depuis plus de 6 mois
- Érythème occupant les deux tiers du sein, voire plus
- Œdème et/ou peau d'orange (épaississement de la peau en creux)
- Présence d'un érythème mammaire accompagné de fièvre
Bonne réponse : 3
Commentaire
Les critères suivants doivent être réunis pour un diagnostic de cancer du sein inflammatoire :
- Apparition rapide d'un érythème mammaire, d'un œdème et/ou d'une peau d'orange, et/ou d'une chaleur anormale avec ou sans masse palpable sous-jacente.
- Durée de l'histoire clinique ne dépassant pas 6 mois
- Érythème occupant au moins un tiers du sein
- Confirmation anatomo-pathologique d'un carcinome invasif.
- Les patientes qui présentent l'un de ces signes ou symptômes doivent bénéficier d’une évaluation oncologique immédiate.
Ce cas clinique a été écrit par Pr Kelly McCann et initialement publié sur Medscape.
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