Microbiote : un rôle central dans l’effet délétère d’une alimentation trop riche en graisse
- Wan Y & al.
- Gut
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Cette étude originale suggère qu’une alimentation riche en lipides chez des jeunes adultes en bonne santé serait associée à des modifications de la flore intestinale, du profil du métabolome fécal et des facteurs plasmatiques pro-inflammatoires délétères pour la santé à long terme.
Méthodologie
Cet essai clinique randomisé, contrôlé de 6 mois a été mené chez des sujets jeunes (18-35 ans, IMC <28 kg/m2, 52% de femmes). Toute l’alimentation était fournie aux participants. Les individus suivaient l’un des trois régimes isocaloriques suivants qui varaient par leurs proportions en lipides et en glucides : un régime peu riche en lipides (apports énergétiques : 20% de graisses, 66% de glucides, 14% de protéines), un autre modérément riche en lipides (30% /56% /14%) ou encore un dernier riche en lipides (40% /46% /14%).
Principaux résultats
Après 6 mois, les trois groupes avaient perdu du poids, mais cette réduction pondérale était plus forte dans le groupe des sujets ayant eu une alimentation faible en graisse que dans le groupe ayant la plus forte consommation en graisses. De même, la réduction du tour de taille, des taux de cholestérol total (CT), de HDL-C, de LDL-C, était significativement plus élevée dans le groupe ayant une alimentation la plus faible en graisse par rapport aux autres groupes.
La richesse du microbiote intestinal n’a pas changé significativement au cours des 6 mois, mais en revanche, sa diversité (index Shannon) avait significativement augmenté dans le groupe ayant l’alimentation la plus faible en graisse versus la plus riche (p=0,03). Le ratio Firmicutes/Bacteroidetes avait significativement diminué dans les deux groupes d’alimentation les plus riches en graisse.Par rapport aux sujets ayant bénéficié de l’alimentation la moins grasse, ceux ayant reçu l’alimentation la plus riche en graisse avaient une augmentation en Alistipes et Bacteroïdes et une diminution significative de l’abondance en Blautia et Faecalibacterium (p<0,01). L’augmentation en Bacteroïdes était positivement corrélée à la variation des marqueurs lipidiques CT, HDL-c, LDL-c (respectivement r=0,44, p<0,001, r=0,34, p<0,001 et r=0,40, p<0,001). Alors que cette diminution était négativement associée à une modification des taux en cholestérol total (r=-0,27, p<0,001), LDL-c (r=-0,26, p<0,001) et non-HDLc (r=-0,24, p<0,001).
Par rapport aux deux autres groupes, le groupe ayant reçu l’alimentation la plus riche en lipides avaient une diminution significative des concentrations sériques en acides gras à chaîne courte, une augmentation des taux de p-crésol et d’indole (connus pour être associés aux troubles du métabolisme), une augmentation significative des taux plasmatiques de CRPus, thromboxane B2 (marqueurs plasmatiques de l’inflammation).
En revanche les taux de cytokines pro-inflammatoires (IL-1béta, IL-6, IL-8 et TNF-alpha) n’étaient pas significativement différents entre les trois groupes à 6 mois.
Principale limitation
Les échantillons fécaux n’ont été prélevés qu’à l’inclusion et à 6 mois. Les apports en différents lipides n'étaient pas connus.
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