Micro-élimination du VHC chez les PVVIH : preuve de concept d’une équipe marseillaise
- Caroline Guignot
- Actualités Médicales
Messages principaux
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Un programme de micro-élimination de l’infection chronique à VHC chez les personnes co-infectées par le VIH permet d’améliorer le taux de sujets traités et guéris, selon la preuve de concept apportée par une équipe de l’AP-HM rapportée dans l’European journal of gastroenterology & hepatology.
Le concept d’élimination du VHC dans un groupe particulier de patients, dit micro-élimination, est une approche efficace qui pourrait permettre de tendre vers une élimination mondiale du virus. La population vivant avec le VIH (PVVIH) constitue l’une de ces populations: ils relèvent aujourd’hui d’un traitement comparable des sujets mono-infectés et demande à déployer un programme de prévention, de soins et de suivi spécifique. Une équipe de l’AP-HM a établi un programme de micro-élimination visant cette population. Elle rapporte le fruit de son expérience dans un récent article paru dans l’European journal of gastroenterology & hepatology.
Résultats après un suivi de 12 mois
Le programme a été mis en place dans le cadre des consultations externes du service d’immuno-hématologie clinique dès février 2016. Il a été établi sur la base des recommandations nationales de dépistage, suivi et traitement des sujets co-infectés. Au sein de la file active du service, 601 patients sont apparus éligibles à un dépistage du VHC et 151 à un dosage de l’ARN-VHC. Parmi les patients déjà diagnostiqués, 116 étaient éligibles à un traitement par antiviraux d’action directe (AAD). Au total, 130 patients étaient co-infectés, et 110 éligibles au programme. Les participants qui débutaient un traitement pour le VHC devaient remplir des questionnaires concernant leurs consommations de substances psycho-actives, leur qualité de vie fonctionnelle et mentale, leur santé physique et mentale.
Ainsi, après 12 mois de suivi, il a été possible d’accroître l’accès au dépistage et au traitement, et d’atteindre une réponse virologique soutenue chez une partie significative de la cohorte participante. Enfin, une diminution des consommations excessives d’alcool et une amélioration de la qualité de vie physique et mentale ont été rapportées après la guérison du VHC.
Eligibilité, adhésion au long cours, réinfection
Les auteurs décrivent cependant plusieurs difficultés rencontrées : la première repose sur le fait que les patients ne remplissent pas systématiquement les critères pré-requis pour l’instauration du traitement par AAD, comme l’atteinte d’une charge virale VIH contrôlée ou l’adhésion au programme de suivi. Ainsi, seuls 46,4% des patients coinfectés éligibles ont pu être traités durant l’étude, mais ce chiffre était malgré tout en augmentation par rapport à la période ayant précédé la mise en place du programme. Par ailleurs, le taux de refus de traitement des sujets éligibles était relativement faible (4 des 51 sujets éligibles), ce qui est une donnée encourageante.
Une fois le traitement initié, l’observance reste aussi une difficulté, le taux de participants déclarant un suivi rigoureux des prescriptions étant de 73%, malgré des consultations dédiées spécifiquement à l’éducation.
La prévention des réinfections chez les sujets guéris constitue enfin une problématique particulière, notamment à l’heure où les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes ont recours à la prophylaxie pré-exposition. Durant le suivi, 4 des patients guéris ont été réinfectés.
Un suivi plus long et l’adaptation du programme à certains points limitants sont désormais prévus.
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