MICI : nouvelles données concernant le risque de diabète de type 2 post-résection intestinale
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
Une étude nationale a évalué cette association en fonction de la localisation de la résection et du type de maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI).
À retenir
- Chez les patients atteints de maladie de Crohn (MC), la résection de l’intestin grêle diminue le risque de diabète de type 2 (DT2).
- Chez les patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH), la résection colique augmente le risque de DT2.
- Les mécanismes sous-jacents ne sont toujours pas mis à jour.
Pourquoi est-ce important ?
Plusieurs études suggèrent que l’inflammation chronique systémique, la dysbiose intestinale et/ou l’altération des voies métaboliques pourraient favoriser l’augmentation de certaines pathologies cardio-métaboliques chez les patients atteints de MICI. De précédentes données avaient également montré une augmentation du risque de DT2 après résection colique, mais aucune étude ne s’était encore intéressée à l’association entre résection du grêle et le risque de DT2, ni évalué le risque de DT2 en fonction du type de MICI.
Méthodologie
Cette étude prospective a été menée à l’échelle nationale au Danemark chez tous les patients atteints de MICI et ayant subi entre 1996 et 2018 une résection de l’intestin grêle (pour MC) ou du gros intestin (pour MC ou RCH). Chaque patient a été apparié avec au plus 5 patients atteints de la MICI correspondante sans antécédent de résection intestinale.
Principaux résultats
- L’étude a inclus 2.469 patients atteints de MC ayant subi une résection de l’intestin grêle (appariés avec 12.331 patients), et 5.148 patients atteints de MICI et ayant subi une résection du côlon (dont 1.361 atteints de MC et 3.787 de RCH, respectivement appariés avec 6,763 et 18,932 patients).
- Pour les patients atteints de MC et ayant subi une résection du grêle, l’âge moyen de la cohorte était de 39,3 ans, 56% étaient des femmes et 79% avaient eu une résection de type iléocæcal. Ces patients ont été suivis durant 7,0 ans en valeur médiane. Les patients atteints de MC et ayant subi une résection de l’intestin grêle avait 2,4% de risque de développer un DT2 à 10 ans, contre 3,6% dans la population des patients atteints de MC n’ayant pas subi de résection intestinale, soit un risque diminué de 35% (HRa 0,65 [0,44 - 0,92]).
- Pour les patients ayant subi une résection du côlon (atteints de MC ou RCH), l’âge moyen à la résection était de 45,9 ans et 47,0 ans respectivement et 51% étaient des femmes. La colectomie totale était la procédure la plus largement pratiquée (44% des sujets MC et 83% chez les patients RCH). Ces patients ont bénéficié d’un suivi médian de 6,4 ans et 5,9 ans respectivement. La résection était associée à une augmentation du risque de DT2 chez les sujets atteints de RCH (1,25 [1,03-1,51]), sans différence entre les sexes), alors qu’aucun sur-risque n’a été observé pour les patients atteints de MC (HRa 0,95 [0,67-1,31]).
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