MICI : Incontinence fécale, un symptôme gênant que les patients n’osent pas évoquer, et pourtant…

  • Kurt S & al.
  • Dig Liver Dis

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une étude nancéienne objective les caractéristiques et la prévalence de l’incontinence fécale chez les patients souffrant de maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI) à partir d’un score spécifique (score de Wexner) :

  • Presque un cinquième des sujets souffrant de MICI auraient une incontinence fécale selon une cohorte suivie en vie réelle.
  • L’augmentation en âge, la diarrhée, la consistance des selles et les douleurs abdominales sont autant de facteurs indépendants associés à la présence d’une incontinence fécale chez les patients MICI. 

Cette étude souligne que le dépistage systématique de l’incontinence fécale permettrait une prise en charge mieux adaptée de ces symptômes dont peu de patients osent parler.

 

Pourquoi est-ce important ?

La littérature scientifique indique que 12,7% à 76% des sujets souffrant de MICI pourraient présenter une incontinence fécale. Une telle différence de prévalence a interpellé des chercheurs qui ont souhaité mieux caractériser ce trouble au sein d’une cohorte de patients monocentrique. 

 

Méthodologie

Cette recherche d’incontinence fécale auprès des patients atteints de MICI a été réalisée en pratique courante au sein du département de gastro-entérologie de l’hôpital universitaire de Nancy entre janvier 2020 et avril 2021. L’incontinence fécale était définie par un score de Wexner ≥5.

 

Principaux résultats

Au global, 319 patients atteints de MICI ont été inclus consécutivement dans l’étude, dont 38,6% via une consultation ambulatoire. Au global, la cohorte était constituée de 52% de femmes, l’âge médian à l’inclusion était de 41 ans et 19,7% étaient des fumeurs actifs.

Parmi les patients, 71,8% avaient une maladie de Crohn (MC) et 28,2% une rectocolite hémorragique (RCH). Presque 3 patients sur 10 n’avaient aucun traitement à l’inclusion. Une proportion importante de patients étaient sous anti-TNF (42,9%), et dans une moindre mesure sous vedolizumab (15,7%) et ustekinumab (7,8%). 

Sur l’ensemble de la cohorte, 35,7% déclaraient des troubles gastro-intestinaux (35,7%) à type de diarrhée ou de constipation et 39,8% avaient trois selles ou plus par jour.

Sur l’ensemble de cette population, 16,4% avaient une incontinence fécale, 34% une incontinence de selles solides et 84,9% une incontinence de selles liquides et 90,5% des gaz.

Plusieurs facteurs ont été identifiés comme étant indépendamment associés à l’incontinence : l’âge >45 ans à l’inclusion (multipliant par un facteur 3,33 le fait d’avoir une incontinence fécale), les diarrhées (x 2,94), la consistance des selles (selon les critères de Bristol, x 2,23), ainsi que la présence de douleurs abdominales (x 2,24).