MICI : facteurs favorisant l’utilisation des immunomodulateurs
- Kariyawasam VC & al.
- Inflamm Bowel Dis
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les résultats d’une étude rétrospective montrent que la présence de comorbidités aurait tendance à retarder l’introduction d’un immunomodulateur chez les sujets souffrant de MICI, mais que l’âge au diagnostic n'aurait pas d'impact sur la mise en route de ce traitement. L’introduction précoce d’un immunomodulateur serait associée à une réduction du recours à la chirurgie, que le diagnostic de la maladie de Crohn (MC) soit précoce ou tardif, en revanche cela n’aurait aucun impact sur la rectocolite hémorragique (RCH).
Quel impact en pratique ?
Chez les sujets présentant un diagnostic tardif de MC, mais peu de comorbidités, l'initiation précoce d’un immunomodulateur pourrait être considérée dans l'objectif de retarder le recours à la chirurgie. En revanche le fait que les conclusions de cette étude ne permettent pas de le suggérer pour les sujets souffrant de RCH pourrait être lié au faible nombre de sujets porteurs de cette maladie et recevant un immunomodulateur à l’inclusion.
Méthodologie
Étude rétrospective portant sur une cohorte de patients souffrant d’une MICI entre 1970 et 2009 (la Sydney IBD Cohort). Les patients étaient classés dans un groupe dit « diagnostic précoce » si le diagnostic était porté entre 16 et 40 ans et dans un groupe « diagnostic tardif » si l’identification de la maladie était réalisée à 60 ans ou plus.
Principaux résultats
Sur l’ensemble de la cohorte incluse, 1.244 sujets ont reçu un diagnostic précoce (657 MC et 587 RCH) et 255 un diagnostic tardif (115 MC et 140 RCH). En cas de maladie de Crohn, la durée médiane du suivi était respectivement de 11 ans pour les individus du premier groupe et de 8 ans pour ceux du second groupe. Le nombre médian de médicaments en cas de diagnostic précoce était de 2,0 pour les sujets souffrant de MC ou RCH et de 8 et 6 pour les sujets ayant reçu un diagnostic tardif respectivement de MC ou de RCH. Les sujets ayant eu un diagnostic tardif avaient significativement plus de comorbidités que ceux ayant reçu un diagnostic précoce quelle que soit la MICI.
La probabilité d’avoir reçu un immunomodulateur 5 ans après le diagnostic n’était pas différente chez les sujets souffrant de MC ou RCH, mais était significativement moins importante chez ceux qui avaient reçu un diagnostic tardif par rapport à ceux qui avaient reçu un diagnostic précoce que ce soit pour maladie de Crohn (20,0% vs 33,4%, p=0,0002) ou pour rectocolite hémorragique (7,8% vs 13,4%, p=0,0007). L’âge au diagnostic n’était pas associé au délai d’introduction de l’immunomodulateur. En revanche l’index de comorbidité de Charlson retardait l’introduction d’un immunomodulateur chez les sujets souffrant de MC (hazard ratio (HR) 0,86 [0,79-0,95], p=0,002 et de RCH (HR 0,81 [0,71-0,92], p=0,001). L’utilisation à long terme d’un corticoïde, d’un anti-TNF et le nombre d’admissions hospitalières annuelles étaient associés à l’initiation plus précoce d’un immunomodulateur quelle que soit la MICI. L’utilisation précoce d’un immunomodulateur était associée à une réduction du recours à la chirurgie abdominale ou péri-anale pour la MC (HR 0,177 [0,089-0,351], p<0,0001).
Principales limitations
Étude rétrospective menée en Australie.
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