MICI : combothérapie au-delà de 12 mois, quel intérêt ?
- Lambrescak E & al.
- Clin Res Hepatol Gastroenterol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
Une équipe franco-israélienne a évalué chez des patients souffrant de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique en rémission clinique et biologique, les bénéfices d’une association infliximab (IFX) - immunosuppresseur en considérant le risque d’échec thérapeutique deux ans après l’initiation. Les résultats montrent que lorsque les patients ont atteint la rémission dans les 6 mois, il n’y a aucun bénéfice à poursuivre systématiquement le traitement au-delà de 12 mois.
Qu’apporte cette étude ?
Il est admis que chez les patients qui souffrent de maladie inflammatoire chronique des intestins (MICI), un traitement associant l’infliximab à un immunosuppresseur apporte une meilleure réponse clinique et un moindre développement d’anticorps anti-infliximab qu’un traitement par infliximab seul. En revanche, le risque d’infection et de cancer est à mettre au regard de ce bénéfice. Cette étude montre que chez les patients ayant atteint la rémission il n’y a aucun bénéfice à maintenir cette association trop longtemps.
Méthodologie
Des patients souffrant de MICI et en rémission clinique et biologique 6 mois après initiation d’un traitement par une association infliximab-immunosuppresseur (thiopurine ou méthotrexate) ont été inclus. Le risque d’échec au traitement correspondait à un taux d’infliximab indétectable, à une rechute clinique suivie d’un traitement chirurgical ou du switch vers un autre traitement de fond. Les patients traités durant moins de 12 mois étaient comparés à ceux traités 12 mois et plus.
Principaux résultats
Au total, 139 patients ont été inclus (52% d’hommes, âge médian 31,1 ans). Le suivi médian était de 18,9 mois. Parmi ces patients, 28% avaient reçu une association thérapeutique durant moins de 12 mois (valeur médiane 7,9 mois) et 72% durant plus de 12 mois (valeur médiane 18,4 mois). Le groupe ayant été traité moins de 12 mois comprenait une proportion plus importante de patients naïfs d’immunosuppresseurs.
Durant le suivi global de la population (valeur médiane 18,9 mois), 26 patients ont connu un échec thérapeutique, dont 15 avec un taux d’IFX indétectable. La probabilité d’échec thérapeutique à 12, 18 et 24 mois était de 5,4%, 5,4% et 13,3% respectivement chez les sujets sous association thérapeutique de courte durée et 7,0%, 15,9% et 27,9% chez ceux traités 12 mois ou plus.
Un traitement par association IFX-immunosuppresseur de moins de 12 mois n’était pas associé un risque plus important d’échec au traitement par rapport à un traitement de 12 mois et plus (Hazard ratio (HR) 0,43 [0,13-1,45], p=0,18). Ces résultats ont été confirmés après ajustement sur le sexe et le type d’immunosuppresseur utilisé (HRa 0,42 [0,13-1,40, p=0,16). Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les sujets souffrant de maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique.
Principales limitations
Les patients qui ont reçu une association durant 12 mois ou plus avaient peut-être une maladie plus sévère. Il est possible que des facteurs de confusion n’aient pas été considérés.
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