Metformine et insuffisance rénale modérée : attention au risque d’acidose lactique !

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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La metformine, traitement médicamenteux de référence du diabète de type 2, était auparavant contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale modérée ou sévère. Suite à une procédure d’évaluation européenne en 2016, la contre-indication dans le cas d’une insuffisance rénale modérée a été supprimée tandis que celle dans le cas d’une insuffisance rénale sévère a été maintenue.

L’ANSM souhaite souligner l’importance d’adapter la posologie en cas d’insuffisance rénale modérée (Débit de Filtration Glomérulaire ou DFG compris entre 30 et 60 ml/min), afin d’éviter le risque d’acidose lactique. En effet, des cas de surdosage avec la metformine ayant conduit à une acidose lactique secondaire à une insuffisance rénale ont été rapportés, dont certains d’issue fatale. Ce risque d’acidose lactique peut être réduit par une adaptation de la posologie, ainsi qu’une surveillance supplémentaire de la fonction rénale.

En conséquence, l’ANSM rappelle aux professionnels de santé la nécessité de :

  • Suivre le schéma posologique adapté selon la fonction rénale du patient,
  • Contrôler régulièrement la fonction rénale du patient
    • Au moins une fois par an chez les sujets dont la fonction rénale est normale,
    • Tous les 3 à 6 mois chez les patients dont l’insuffisance rénale risque de progresser et chez les patients âgés,
  • Respecter les contre-indications au traitement, dont l’insuffisance rénale sévère,
  • Interrompre temporairement le traitement par metformine au moment
    • De l’administration de produits de contraste iodé,
    • D’une intervention chirurgicale sous anesthésie générale, rachidienne ou péridurale,
  • Sensibiliser les patients sur
    • Le respect des posologies prescrites,
    • Les premiers signes de surdosage et d’acidose lactique : vomissements, crampes musculaires, douleurs abdominales, difficultés à respirer, sensation générale de malaise associée à une asthénie, hypothermie et diminution du rythme cardiaque,
    • L’importance de consulter immédiatement en cas de survenue de ces signes,
    • Le fait que les facteurs de risque de développer une acidose lactique augmentent en cas de diabète mal contrôlé, d’infections graves, de jeûne prolongé ou de consommation d'alcool, de déshydratation, de problèmes au foie et toutes autres affections médicales pour lesquelles une partie du corps reçoit un apport réduit en oxygène (les maladies cardiaques aiguës sévères, par exemple).

F. Le Brun