Méta-analyse sur l’intérêt des probiotiques dans le prévention de la dermatite atopique du nouveau-né
- Li L & al.
- Am J Clin Dermatol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une récente méta-analyse décrit que les probiotiques initiés durant la période prénatale et les 6 premiers mois de vie permettraient de réduire le risque de dermatite atopique des enfants. Ce résultat serait probant quel que soit le probiotique utilisé (Lactobacillus, Bifidobacterium et Propionobacterium), avec un bénéfice différent selon l’espèce du probiotique (L. rhamnosis et L. paracasei supérieurs à L. reuteri et L. acidophilus).
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De nouvelles études cliniques sont néanmoins nécessaires pour progresser dans ce domaine thérapeutique.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
Plusieurs études cliniques ont récemment suggéré l’intérêt de l’administration tôt dans la vie de probiotiques dans le but de réduire le risque de dermatite atopique, mais d’autres ont infirmé ce résultat. Cette revue systématique et méta-analyse visait à synthétiser les données sur la question.
Méthodologie
La revue de la littérature a été menée sur les articles anglophones publiés jusqu’en mars 2018 et ayant rapporté les données d’études cliniques randomisées ou longitudinales contrôlées, dans lesquelles l’efficacité d’une supplémentation probiotique prénatale et/ou postnatale a été évaluée versus placebo chez des sujets préalablement non diagnostiqués.
Principaux résultats
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Au total, l’analyse a été menée à partir de 28 études (dont une étude de cohorte contrôlée) ayant rassemblé 6.907 personnes réparties entre un groupe contrôle (n=3.312) et un groupe traité par probiotiques (n=3.595) initiés avant ou dès la naissance et maintenus 2 à 13 mois après la naissance. Les 20 études incluant une période d’exposition prénatale les avaient initiés 4 semaines à 7 mois avant la naissance.
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Globalement, la prise de probiotiques était associée à une diminution du risque de dermatite atopique (OR : 0,69 [0,58-0,82], p<0,0001), avec une incidence de la dermatite atopique évaluée à 28,5% et 34,7% dans les groupes traitement et contrôle respectivement.
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L’analyse en sous-groupes a mis en évidence que la supplémentation pré-partum isolée n’apportait pas de bénéfice statistiquement significatif (OR : 0,66 [0,37–1,15]), tandis que la supplémentation post-partum isolée tendait à l’être. Celle mise en place tout au long de ces deux périodes (pré- et postpartum) conduisaient à des résultats significatifs (0,67 [0,54–0,82], p=0,0002).
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L’analyse en sous-groupes montrait également l’efficacité des trois souches de probiotiques ayant fait l’objet d’études contrôlées : Lactobacillus, Bifidobacterium et Propionobacterium (OR : 0,64, 0,63 et 0,80, tous significatifs). L’évaluation des différentes espèces de Lactobacillus montrait une probable supériorité de L. rhamnosis et L. paracasei sur L. reuteri et L. acidophilus.
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Enfin, les analyses menées selon l’âge des enfants montraient que ceux recevant des probiotiques en post-partum durant moins de 3 mois ou de 3 à 6 mois présentaient une incidence réduite de dermatite atopique alors que ceux maintenant le traitement durant plus de 12 mois ne bénéficiaient pas de cette efficacité (OR respectivement de 0,35 [0,16–0,76] p=0,008, 0,74 [0,64–0,84] p<0,0001 et 1,10 [0,80–1,51] p=0,57).
Principales limitations
Seule des études anglophones ont été analysées dans cette publication.
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