Mesurez-vous vraiment l’impact de la maladie psoriasique chez une femme ?

  • McBride SR & al.
  • Int J Womens Dermatol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une étude européenne souligne le poids que représente la maladie psoriasique (psoriasis et/ou rhumatisme psoriasique) sur les femmes en âge de procréer :

  • Malgré la mise sous traitement, l’impact physique et psychologique est important ;
  • Elles ont le sentiment que la maladie a eu un impact important sur leur carrière et leur vie familiale ;
  • Plus d’un tiers environ des femmes qui ne sont pas membres d’une association de patients sont en attente de plus d’informations sur leur maladie et ses conséquences.

Pourquoi est-ce important ?

Si le psoriasis peut apparaître à tous âges, la plupart des cas surviennent avant 35 ans et globalement, les femmes sont diagnostiquées plus précocement que les hommes. Environ 5 à 10 ans après le diagnostic de psoriasis, certains développent un rhumatisme psoriasique. Un diagnostic précoce conduit à avoir à vivre avec cette maladie durant la période de vie de procréation et le début de carrière. Cette étude apporte des données chiffrées sur cet impact.

Méthodologie

Cette étude a évalué l’impact de la maladie psoriasique en Europe, chez des femmes de 18 à 45 ans. Celles-ci souffraient de psoriasis modéré à sévère, de rhumatisme psoriasique ou des deux. Les femmes incluses avaient déjà reçu un premier traitement biologique et ont été recrutées via des panels d’études de marché ou des groupes d’association de patients (via l’International Federation of Psoriasis Associations, European Federation of Psoriasis Patient Associations, and Arthritis Ireland).

Principales limitations

Sur l’ensemble des répondeurs, 573 femmes étaient éligibles et ont été intégrées dans les analyses. Parmi elles, 41%, 30% et 29% avaient été ou étaient toujours sous traitement biologique, respectivement pour traiter leur psoriasis, rhumatisme psoriasique ou les deux.

Globalement, les femmes qui avaient un psoriasis et un rhumatisme psoriasique étaient plus âgées que les autres. Et plus de la moitié des femmes incluses avaient des symptômes jugés comme modérés par leur médecin.

L’impact de la maladie sur leur santé physique et mentale était assez semblable. Environ 30% et 40% des femmes atteintes respectivement de l’une des deux pathologies ou des deux étaient pessimistes sur le futur. Selon qu’elles étaient atteintes de psoriasis, de rhumatisme psoriasique ou des deux, environ un tiers des femmes ont déclaré « se sentir stigmatisées », « avoir une vie sociale limitée », « avoir des difficultés à se faire ou à garder de nouveaux amis », « avoir une vie sexuelle limitée » , « envisager d’avoir une famille plus petite ou pas de famille », « être plus susceptibles d’adopter », du fait de leur maladie. Environ 3 à 5 sur 10 ont déclaré « essayer de cacher leur maladie à autrui », « se sentir limitée dans les vêtements qu’elles pouvaient porter ».

Si un peu plus d’un quart des femmes ayant répondu ont déclaré manquer d’information sur le psoriasis ou le rhumatisme psoriasique, celles qui appartenaient à une association avaient moins d’insatisfaction sur ce sujet (8% versus 37%). Un cinquième d’entre elles évoquaient ne pas avoir pu atteindre leurs souhaits de carrière du fait de cette maladie. Une insatisfaction professionnelle et une augmentation des congés maladie étaient liées à une mauvaise santé mentale.