Méningite à méningocoque : quelles séquelles à 12 mois
- Duval X & al.
- Adv Ther
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Selon les données de la cohorte française COMBAT, les séquelles des méningites invasives à méningocoque sont relativement fréquentes.
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Bien qu’elle soit limitée par l’absence d’exhaustivité au plan national et par le taux de perdus de vue, la portée de ces résultats est de rappeler l’intérêt des stratégies préventives, notamment vaccinales, envers ces pathologies.
Pourquoi est-ce important ?
L'infection invasive à Neisseria meningitidis constitue la deuxième cause de méningite bactérienne communautaire, et concerne principalement les enfants et les jeunes adultes. Si le taux de mortalité hospitalière des patients atteints est plus faible que celui observé pour d'autres bactéries, les séquelles cérébrales, sensorielles ou physiques ne sont pas rares. En France, ces maladies à notification obligatoire sont analysées par un centre national de référence qui assure ainsi sa surveillance épidémiologique et microbiologique. Ce travail ne permet cependant pas d'évaluer le devenir des patients une fois sortis d’hospitalisation. Aussi, COMBAT offre des éléments importants pour mieux connaître le devenir de ces patients.
Méthodologie
COMBAT est une étude multicentrique et prospective de cohorte qui a été conduite entre 2013 et 2015 en France pour identifier les facteurs de risque associés au décès ou à l'invalidité des adultes touchés par une méningite bactérienne communautaire, toutes bactéries confondues. Dans cette analyse, les auteurs se sont penchés sur le sous-groupe de ceux qui avaient été infectés par N. meningitidis. La prévalence des séquelles et la qualité de vie après un an de suivi. Les patients ont été contactés par téléphone 12 mois après l’inclusion.
Principaux résultats
Au total, l’analyse a été conduite auprès de 111 patients issus des 533 sujets de la cohorte COMBAT (âge médian 30 ans, 45,9% avec au moins un facteur de risque de méningite). Parmi eux, 2 sont décédés après la sortie et 33 étaient injoignables, permettant une analyse chez 71 patients restants.
À 12 mois, un tiers présentaient des symptômes dépressifs (score CES-D) et 15,5% des troubles de l’audition. Ils étaient aussi 30% à avoir des maux de tête persistants, 40% des troubles du sommeil et 10% à évoquer des difficultés de concentration.
De faibles scores de qualité de vie, notamment physique (28,6% avec une composante physique de l’échelle de qualité de vie PCS HRQL <20/70) étaient relevés. Enfin, un score de Rankin modifié, reflétant le degré de handicap, d’au moins 2 (handicap léger ou plus) était retrouvé chez 11,6% des patients à la sortie de l’hôpital et diminuait de moitié (5,6%) à 12 mois (tendance non significative). Parmi ceux qui avaient une activité professionnelle avant la méningite, 13% n'avaient pas pu reprendre le travail.
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