Même avec un profil métabolique sain, l’obésité augmenterait fortement le risque de maladie cardiovasculaire !

  • Eckel N & al.
  • Lancet Diabetes Endocrinol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Cette étude permet de souligner que le surpoids et l’obésité restent des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire indépendamment du profil métabolique. Par ailleurs, un statut métabolique dégradé (diabète, hypertension, dyslipidémie) multiplierait par deux à trois fois le risque de maladie cardiovasculaire quel que soit le poids. Cette étude, qui porte certes sur une population américaine, montre que la majorité des femmes (68% des femmes de poids normal et 84% de celles qui sont obèses) qui avaient un profil métabolique sain initialement ont développé un diabète de type 2, une hypertension ou une dyslipidémie au cours du temps, quel que soit leur poids initial. D’un point de vue pratique, ces résultats soulignent l’importance de maintenir un profil métabolique sain tout au long de la vie et ce quel que soit le poids des individus.

Pourquoi est-ce important ?

L’évaluation de l’impact du profil métabolique fait l’objet de nombreuses publications depuis quelques années. Ici, la cohorte Nurses’s Health Study donne l’opportunité unique d’évaluer une large population suivie durant une très longue période. Ceci permet de contrer certains biais d’études antérieures trop courtes pour évaluer l’évolution cardiovasculaire de sujets obèses ayant un profil métabolique sain. Par ailleurs jusqu’à présent les données de la littérature ne permettaient pas de connaître le risque cardiovasculaire lors d’une conversion du profil métabolique au cours du temps pour les différentes catégories de poids. 

Principaux résultats

Les résultats de cette étude montrent que sur un suivi médian de 24 ans, 6.306 cas de maladies cardiovasculaires (dont 3.304 infarctus du myocarde et 3.080 AVC) ont été documentés au sein des 90.257 infirmières suivies de l’étude NHS (Nurses’ Health Study).

En comparaison des femmes de poids normal et de profil métabolique sain, le risque de maladie CV était augmenté :

  • Chez celles dont le profil métabolique était sain mais qui étaient en surpoids (HR 1,20) ou obèses (HR 1,39) ;
  • Chez celles dont le profil métabolique était dégradé, qu’elles aient un poids normal (HR 2,43), un surpoids (HR 2,61) ou une obésité (HR 3,15).

Au total sur la cohorte Nurses’s Health Study, 68% des femmes de poids normal et 84% de celles présentant une obésité, ont perdu leur profil métabolique initial sain au cours des 20 ans de suivi.

Les femmes obèses qui ont maintenu un profil métabolique sain durant le suivi présentaient un risque de maladie cardiovasculaire augmenté de 57% par rapport à celles qui avaient un poids normal et un profil métabolique sain. Par ailleurs, chez les femmes qui n’ont pas maintenu un profil métabolique sain au cours du temps ce risque était encore plus élevé, qu’elles aient un poids normal (HR 1,90) ou qu’elles soient obèses (HR 2,74). Par rapport aux femmes présentant un profil métabolique sain et un poids normal, le risque de maladie cardiovasculaire était augmenté en présence d’un diabète chez les femmes de poids normal (HR 1,29), en surpoids (HR 1,93) et obèses (HR 2,17). Un constat similaire a été fait en cas d’hypertension. 

Méthodologie

Dans cette étude, le profil métabolique sain était défini par l’absence de diabète, d’hypertension, de dyslipidémie.

Principales limitations

Les résultats de cette étude ne peuvent pas être généralisés aux hommes. Le profil métabolique était défini par autodéclaration de certaines maladies.