Maladies inflammatoires chroniques des intestins : Intérêt des données de pharmacocinétique pour évaluer la réponse au traitement
- Vande Casteele N & al.
- Aliment Pharmacol Ther
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude menée en vie réelle montre l’existence d’une relation positive entre les seuils d’exposition au vedolizumab et la réponse thérapeutique chez des sujets atteints de rectocolite hémorragique (RCH) et de maladie de Crohn (MC).
- Ainsi la clairance moyenne précoce du traitement par vedolizumab (prédite par modèle mathématique) pourrait être prédictive de l’atteinte de la rémission à court et long terme.
Pourquoi est-ce important ?
Jusqu’à un tiers des patients atteints de MICI ne répondent pas aux inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale (anti-TNF) et nombreux sujets échappent au traitement au fil du temps. L’une des raisons peut être l’exposition inadéquate au traitement du fait de la variabilité inter- et intra-individuelle. La surveillance thérapeutique (ou therapeutic drug monitoring – TDM) permet de suivre les concentrations en médicament et les anticorps anti-médicaments pour optimiser les posologies et les résultats cliniques, notamment chez les non-ou mauvais répondeurs au traitement. Cette étude offre de nouvelles informations en identifiant les concentrations d’exposition seuils associées aux résultats thérapeutiques.
Méthodologie
Cette étude de phase 4 internationale (6 pays, 9 centres) a été menée en vie réelle chez des sujets atteints de RCH ou de MC et traités par vedolizumab en intraveineux. Les patients inclus avaient initié un traitement par vedolizumab depuis au moins 12 mois. La relation exposition-réponse au vedolizumab était basée sur les données pharmacocinétique de phase 3, les caractéristiques initiales des individus (poids corporel, concentration sérique d’albumine) et une modélisation Bayésienne. Les résultats ont été recueillis à 14, 26 et 52 semaines.
Principaux résultats
Au global, 695 sujets (âge médian 39 ans, 47,9% d’homme, 304 ayant une RCH et 391 une MC) ont été inclus dans les analyses. Sur l’ensemble des individus, 86,9% avaient déjà été traités par anti-TNF. La plupart des individus présentaient des signes et symptômes d’une maladie active à l’inclusion (82,2% dans le groupe RCH et 59,6% dans le groupe MC).
À la semaine 14, les rémissions clinique, profonde (clinique et endoscopique) et biologique ont été atteintes respectivement chez 47,3%, 59,6%, 30,7% et 19,0% des patients.
À la 52e semaine, environ 40% des patients atteints de RCH et de MC étaient en rémission clinique, 40% et 74% respectivement avaient atteint la rémission endoscopique, et environ 20% de l’ensemble des patients RCH et MC avaient atteint la rémission profonde.
Une concentration résiduelle (avant l’administration de la dose suivante) élevée en vedolizumab était toujours associée à une meilleure rémission clinique aux différents points d’analyse. Une concentration résiduelle à la 6e semaine ≥31,0 et ≥32.0 microgrammes/mL était associée à la rémission clinique aux semaines 14 et 52 respectivement.
Les analyses multivariées ont permis d’identifier que la clairance à l’inclusion était la seule mesure prédictive de la rémission clinique et de la rémission profonde à la 52e semaine.
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