Maladies hépatiques : l’essentiel du mois de janvier 2018
- Univadis
- Clinical Summary
Les quatre études essentielles de ce mois-ci sur les maladies hépatiques, sélectionnées parmi 297 études évaluées par des pairs
1. Les individus présentant des facteurs de risque métabolique pourraient être davantage sujets à des atteintes du foie liées à l’alcool. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue Hepatology.
2. De nouveaux scores « statiques » ont une efficacité similaire et sont supérieurs à la fonction discriminante dans le cadre de l’hépatite alcoolique. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue J Hepatol.
3. Les habitudes de prescription du monde réel suggèrent que les cliniciens connaissent les interactions médicamenteuses (IM) potentielles entre les antiviraux à action directe et le traitement antirétroviral d’association (TARa) et qu’ils prennent des mesures appropriées à cet effet. Une plus grande sensibilisation est nécessaire en ce qui concerne les IM avec les médicaments autres que ceux du TARa. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue HIV Med.
4. La stéatose hépatique non alcoolique et le diabète sucré sont des prédicteurs indépendants de carcinome hépatocellulaire (CHC) chez les patients qui obtiennent une réponse virologique soutenue aux antiviraux anti-VHC. La présence des deux facteurs exacerbe le risque de CHC. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue Liver Int.
1. La consommation d’alcool et les défauts métaboliques se combinent et augmentent le risque de maladie hépatique
Source : Hepatology
À retenir
- Les individus présentant des facteurs de risque métabolique pourraient être davantage sujets à des atteintes du foie liées à l’alcool.
- 84 patients ont présenté un événement hépatique sévère (délai moyen avant l’événement : 6,4 ans).
- Les facteurs de risque d’événement hépatique sévère ont inclus l’âge avancé (RR : 1,02 ; IC à 95 % : 1,004–1,04), le sexe féminin (RR : 0,55 ; IC à 95 % : 0,34–0,91), la consommation d’alcool (RR : 1,002 ; IC à 95 % : 1,001–1,002), le diabète (RR : 2,73 ; IC à 95 % : 1,55–4,81), le cholestérol à lipoprotéines de faible densité (Low-Density Lipoprotein Cholesterol, LDL-C ; RR : 0,74 ; IC à 95 % : 0,58–0,93) et l’insulinorésistance (RR : 1,01 ; IC à 95 % : 1,004–1,02).
- Parmi les buveurs excessifs, le diabète s’est avéré être le seul prédicteur significatif (RR : 6,79 ; IC à 95 % : 3,18–14,5).
- Chez les individus ayant une consommation inférieure au seuil/abstinents, la consommation d’alcool est restée un facteur de risque pertinent (RR : 1,01 ; IC à 95 % : 1,000–1,01) ainsi que l’âge avancé, le tabagisme, le tour de taille, un taux de LDL-C bas et l’insulinorésistance.
- Étude finlandaise Health 2000 ayant porté sur 6 732 participants (durée de suivi moyenne : 11,4 ans).
- Les événements hépatiques sévères ont inclus une hospitalisation, le décès ou un cancer en lien avec le foie.
- La consommation d’alcool à risque a été définie comme étant d’au moins 210 g/semaine pour les hommes et d’au moins 140 g/semaine pour les femmes.
- Financement : aucun.
- La stéatose hépatique non alcoolique (SHNA) est fréquemment distinguée de la maladie hépatique alcoolique sur la base de la consommation d’alcool.
- Cette étude a montré qu’une consommation d’alcool inférieure au seuil défini est un facteur de risque pertinent dans la SHNA.
- La prise en compte de la consommation d’alcool ainsi que des facteurs métaboliques peut permettre de guider les stratégies de suivi.
À retenir
- De nouveaux scores « statiques » (le modèle de score des maladies hépatiques au stade terminal [Model for End-Stage Liver Disease, MELD] ; le score Âge, bilirubine, rapport normalisé international et créatinine [Age, Bilirubin, International normalized ratio, and Creatinine, ABIC] ; et le score de l’hépatite alcoolique de Glasgow [Glasgow Alcoholic Hepatitis Score, GAHS]) ont une efficacité similaire et sont supérieurs à la fonction discriminante (FD) dans le cadre de l’hépatite alcoolique.
- Tous les patients ont présenté à l’entrée dans l’étude une FD supérieure ou égale à 32 ; 61 % des patients avaient un score MELD inférieur à 25, 14 % des patients avaient un score ABIC inférieur à 6,71 et 53 % des patients avaient un score GAHS inférieur à 9.
- Les scores statiques se sont avérés avoir une efficacité similaire pour prédire le résultat à 28 jours (aire sous la courbe du fonctionnement du récepteur : 0,732/0,747/0,753) et à 90 jours (0,704/0,726/0,713) ; tous les scores ont dépassé la FD aux deux moments (P = 0,042 à P = 0,001).
- En cas de score MELD, ABIC ou GAHS constamment faible, la prednisolone n’a pas réduit de manière significative la mortalité à 28 jours (5,7 % contre 8,6 %, 1,4 % contre 6,6 %, 3,3 % contre 5,9 %).
- La prednisolone a réduit la mortalité à 28 jours en cas de score ABIC supérieur à 6,7 (14,6 % contre 21 % ; P = 0,02) et de score GAHS supérieur à 8 (21 % contre 29,3 % ; P = 0,04) chez les patients sans saignement gastro-intestinal/sepsis.
- Le traitement basé sur une FD d’au moins 32 et le score de Lille a entraîné une mortalité à 90 jours supérieure à un traitement basé sur le score MELD, ABIC, ou GAHS et le score de Lille (26,8 % contre 21,8 %, 23,7 % et 20,6 %).
- Données de l’étude STOPAH pour 1 068 patients atteints d’hépatite alcoolique ; 534 patients ont reçu de la prednisolone.
- La FD a été comparée à des scores « statiques » (MELD, ABIC et GAHS) et à des scores « dynamiques » (changement précoce de la bilirubine, différence en pourcentage de la bilirubine sérique et score de Lille).
- Financement : Institut national pour la recherche en matière de santé (National Institute for Health Research).
- Des scores « statiques » constamment faibles sont associés à un résultat favorable qui n’est pas amélioré par la prednisolone.
À retenir
- Les habitudes de prescription du monde réel suggèrent que les cliniciens connaissent les interactions médicamenteuses (IM) potentielles entre les antiviraux à action directe (AAD) et le traitement antirétroviral d’association (TARa) et qu’ils prennent des mesures appropriées à cet effet.
- Une plus grande sensibilisation est nécessaire en ce qui concerne les IM avec les médicaments autres que ceux du TARa.
- 99 % des patients recevaient un TARa et 59 % des patients recevaient des médicaments concomitants autres que ceux du TARa.
- 23 % des médicaments autres que ceux du TARa associés à des IM de catégories 2/3 ont été arrêtés avant l’instauration du traitement par AAD, y compris deux des six (33 %) prescriptions contre-indiquées.
- 47 % des patients ont présenté une IM de catégories 2/3 entre le TARa et le schéma AAD prescrit.
- Changer de TARa a évité 53 % des IM de catégorie 2 et 98 % des IM de catégorie 3.
- Jusqu’à présent, 367 patients (87 %) ont obtenu une réponse virologique soutenue ; y compris 84 % de ceux ayant présenté une IM cliniquement pertinente ; 33 patients sont encore suivis.
- Données provenant de la cohorte observationnelle prospective néerlandaise ATHENA HIV pour 423 patients atteints d’une co-infection par le VHC (VHC-1 : 68 %) recevant un traitement par AAD.
- Les schémas AAD comprenaient fréquemment l’association de lédipasvir/sofosbuvir (50 %) et l’association de sofosbuvir/daclatasvir ± ribavirine (27 %).
- Les IM de catégories 2 et 3 étaient définies comme une interaction potentielle et une contre-indication, respectivement.
- Financement : aucun.
- Les interactions peuvent entraîner une toxicité, comme une myopathie (statines) ou une diminution de l’efficacité des AAD (par ex., lédipasvir avec des inhibiteurs de la pompe à protons).
À retenir
- La stéatose hépatique non alcoolique (SHNA) et le diabète sucré sont des prédicteurs indépendants de carcinome hépatocellulaire (CHC) chez les patients qui obtiennent une réponse virologique soutenue (RVS) aux antiviraux anti-VHC.
- La présence des deux facteurs exacerbe le risque de CHC.
- La durée médiane de suivi était de 97,32 mois.
- 71,6 % des patients ont obtenu une RVS ; 14,3 % ont présenté un CHC.
- Chez les patients ayant obtenu une RVS, l’analyse multivariée a montré que le risque de CHC était plus élevé en présence d’une SHNA seule (RR : 2,09 ; p = 0,02) et d’un diabète sucré seul (RR : 2,78 ; p = 0,008).
- Le risque était exacerbé en présence d’une SHNA et d’un diabète sucré en concomitance (RR : 3,25 ; p = 0,004).
- Les taux cumulés de CHC à six ans avec la SHNA, le diabète sucré et les deux affections en concomitance étaient de 4,6 %, de 13,0 % et de 19,8 %, respectivement.
- La valeur prédictive de la SHNA et du diabète sucré était limitée aux patients ayant obtenu une RVS.
- Étude de cohorte taïwanaise menée auprès de 976 patients porteurs du VHC autre que le GT3 (GT1 : 50 % ; GT2 : 47,3 %) et traités par interféron plus ribavirine.
- 42,4 % des patients présentaient une SHNA supérieure ou égale à 5 %, 19 % étaient atteints de diabète sucré et 45,2 % avaient une fibrose F3/4.
- Financement : Hôpital du mémorial de Chang Gung-Centre médical de Kaohsiung (Gung Memorial Hospital-Kaohsiung Medical Center), Taïwan.
- Selon les données, la SHNA, aussi appelée stéatose métabolique, est un facteur de risque indépendant qui ne relève pas de l’appellation « diabète ».
- Les données probantes antérieures étaient limitées aux patients porteurs du VHC de génotype 3 (GT3).
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