Maladies digestives : l’essentiel du mois de janvier 2018

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  • Clinical Summary
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Les quatre études essentielles de ce mois-ci sur les maladies digestives, sélectionnées parmi 352 études évaluées par des pairs

1. Cette méta-analyse Cochrane a détecté un risque bien plus faible de diarrhée associée à Clostridium difficile avec l’usage de probiotiques, en particulier chez les patients présentant le risque le plus élevé. Ce résultat concorde avec celui de la version 2013 de cette revue. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue Cochrane Database Syst.

2. Après un diagnostic d’ulcère gastroduodénal peptique, le fait d’attendre plus d’une semaine avant de commencer un traitement d’éradication de Helicobacter pylori pourrait accroître le risque d’ulcère récidivant, d’ulcère compliqué et de cancer gastrique. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue Gastrointest Endosc.

3. Les médicaments développés à l’origine pour traiter les affections psychiatriques, en particulier les antidépresseurs tricycliques, ont un rôle à jouer dans le traitement des troubles gastro-intestinaux (GI) fonctionnels, également appelés troubles liés à l’interaction intestin-cerveau. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue Gastroenterology.

4. Les inhibiteurs de la pompe à protons, la metformine et les AINS font partie des médicaments qui altèrent le microbiome intestinal. Certains genres de bactéries qui sont davantage représentés en cas de recours à ces médicaments se retrouvent également de manière fréquente dans les hémocultures indiquant un sepsis. Consulter ci-dessous notre résumé synthétique de l’article tiré de la revue Aliment Pharmacol Ther.


1. Les probiotiques empêchent-ils la diarrhée liée à C. difficile ? Une méta-analyse Cochrane

Source : Cochrane Database Syst Rev

À retenir
  • Cette méta-analyse Cochrane a détecté un risque bien plus faible de diarrhée associée à Clostridium difficile (DACD) avec l’usage de probiotiques, en particulier chez les patients présentant le risque le plus élevé.
  • Ce résultat concorde avec celui de la version 2013 de cette revue.
Principaux résultats
  • 21 essais sur 31 ont comporté un risque de biais incertain ou élevé.
  • Parmi les participants qui sont allés au terme des essais sur la DACD (31 essais ; n = 8 672) : 
    • L’incidence de la DACD dans le groupe des probiotiques s’est avérée être de 1,5 % (70/4 525) contre 4,0 % (164/4 147) dans le groupe témoin (données probantes de grade modéré) ;
    • Risque relatif (RR) : 0,40 (IC à 95 % : 0,30–0,52) ;
    • Les probiotiques ont réduit le risque de DACD de 60 %.
  • Analyse post-hoc de patients présentant un risque de DACD à l’entrée dans l’étude supérieur à 5 % (13 essais ; n = 2 454) : 
    • Incidence de la DACD de 3,1 % (43/1 370) dans le groupe des probiotiques contre 11,6 % (126/1 084) dans le groupe témoin ;
    • RR : 0,30 (IC à 95 % : 0,21–0,42).
Conception de l’étude
  • Méta-analyse de 39 essais contrôlés randomisés comparant des probiotiques à un placebo, à une prophylaxie alternative ou à l’absence de contrôle pour la prévention de la DACD ou de l’infection à C. difficile (n = 9 955).
  • Critère d’évaluation principal : incidence de la DACD.
  • Financement : Crohn et Colite Canada.
Pourquoi est-ce important ?
  • Même s’il existe des données probantes de la plus haute qualité en faveur des probiotiques pour la prophylaxie contre C. difficile, les probiotiques ne sont pas mentionnés dans les directives cliniques.
  • Cette méta-analyse actualise la revue de 2013 avec l’ajout de 14 nouvelles études.

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2. Un traitement différé contre H. pylori après un diagnostic d’ulcère est fortement lié à de moins bons résultats

Source : Gastrointest Endosc

À retenir
  • Après un diagnostic d’ulcère gastroduodénal peptique, le fait d’attendre plus d’une semaine avant de commencer un traitement d’éradication de Helicobacter pylori pourrait accroître le risque d’ulcère récidivant, d’ulcère compliqué et de cancer gastrique.

Principaux résultats
  • 7 629 patients ont développé un ulcère récidivant, 2 050 patients ont développé un ulcère compliqué et 50 patients ont développé un cancer gastrique.
  • Risques d’ulcère récidivant en cas de traitements différés, par rapport à un traitement dans les sept jours : 
    • 8 à 30 jours : RR : 1,17 ;
    • Plus de 365 jours : RR : 3,55.
  • Risques d’ulcère compliqué en cas de traitements différés, par rapport à un traitement dans les sept jours : 
    • 8 à 30 jours : RR : 1,55 ;
    • Plus de 365 jours : RR : 6,14.
  • Risque de cancer gastrique en cas de traitements différés, par rapport à un traitement dans les sept jours : 
    • 61 à 365 jours : RR : 3,64 ;
    • Plus de 365 jours : RR : 4,71.
  • Pour toutes les tendances : P < 0,001.
  • Les chercheurs ont calculé que 23 % des ulcères récidivants, 33 % des ulcères compliqués et 30 % des cancers gastriques pourraient être évités avec un traitement contre H. pylori administré dans le mois suivant le diagnostic d’ulcère.
Conception de l’étude
  • Étude de cohorte suédoise basée sur la population et menée à l’échelle nationale auprès d’adultes traités contre H. pylori après un diagnostic d’ulcère gastroduodénal peptique (n = 29 032).
  • À l’aide de données de registre, les chercheurs ont comparé les résultats en fonction du temps écoulé entre le diagnostic d’ulcère et le traitement contre H. pylori.
  • Suivi : 75 mois.
  • Résultats : ulcère récidivant, ulcère compliqué, cancer gastrique.
  • Financement : organisations suédoises à but non lucratif ; Institut Karolinska.
Pourquoi est-ce important ?
  • Les retards dans l’éradication de H. pylori sont fréquents, mais les conséquences ne sont pas clairement établies.

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3. Neuromodulateurs pour les troubles GI fonctionnels : les directives de l’équipe de travail de Rome

Source : Gastro-entérologie

À retenir
  • Les médicaments développés à l’origine pour traiter les affections psychiatriques, en particulier les antidépresseurs tricycliques, ont un rôle à jouer dans le traitement des troubles gastro-intestinaux (GI) fonctionnels (TGIF), également appelés troubles liés à l’interaction intestin-cerveau.

Description
  • Les auteurs ont synthétisé des essais, des études et des séries de cas et ont rédigé une revue basée sur les données probantes ainsi que des directives cliniques.
  • Ils ont inclus des données sur les troubles douloureux autres que les troubles GI (fibromyalgie, douleur dans la partie inférieure du dos, maux de tête chroniques) ainsi que sur la douleur, les nausées et les vomissements.
  • Financement : aucun.
Nouveautés
  • En 2016, les critères de Rome IV ont défini les TGIF en tant que troubles liés à l’interaction intestin-cerveau.
  • La Fondation de Rome désigne à présent les médicaments qui agissent sur le cerveau et l’intestin, notamment les antidépresseurs et les antipsychotiques, comme des « neuromodulateurs intestin-cerveau ».
Informations clés
  • Pour la douleur GI chronique et les TGIF douloureux, il existe des données probantes convaincantes quant à l’existence d’un bénéfice des antidépresseurs tricycliques et certaines données probantes en faveur des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline.
  • L’ajout d’un second médicament complémentaire doté d’un mécanisme différent, en minimisant les posologies des deux médicaments, pourrait s’avérer nécessaire.
  • Pour la prévention des rechutes, les patients doivent poursuivre des traitements efficaces pendant 6 à 12 mois.
  • Une relation forte entre le patient et le professionnel de santé, notamment une communication efficace au sujet de la nature des troubles liés à l’interaction intestin-cerveau, est essentielle à l’observance du traitement.
  • Des recherches complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces observations.
Pourquoi est-ce important ?
  • Les données probantes en faveur des neuromodulateurs pour le traitement des TGIF sont rares et les directives à ce sujet font défaut.

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4. De nombreux médicaments, et pas seulement les antibiotiques, altèrent la flore intestinale

Source : Aliment Pharmacol Ther

À retenir
  • Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), la metformine et les AINS font partie des médicaments qui altèrent le microbiome intestinal.
  • Certains genres de bactéries qui sont davantage représentés en cas de recours à ces médicaments se retrouvent également de manière fréquente dans les hémocultures indiquant un sepsis.
Principaux résultats
  • IPP : 
    • diversité alpha réduite ;
    • changements notés dès une semaine d’utilisation.
  • Metformine : 
    • diversité bêta altérée, notamment une quantité inférieure d’Intestinibacter et une quantité supérieure d’Escherichia.
  • AINS : 
    • les changements au niveau de la diversité dus au naproxène et à l’aspirine ont été spécifiques au point de pouvoir prédire le médicament utilisé.
  • Opiacés : 
    • diversité alpha accrue et diversité bêta altérée.
  • Statines et antipsychotiques : 
    • diversité bêta altérée.
  • Les IPP, la metformine, les AINS, les opiacés et les antipsychotiques ont été liés à une quantité supérieure de Gammaproteobacteria (notamment Enterobacter, Escherichia, Klebsiella, Citrobacter) ou à une quantité supérieure d’Enterococcaceae.
  • Les antipsychotiques ont été liés à un ratio Bacteroidetes/Firmicutes inférieur, un changement également constaté chez les personnes obèses.
Conception de l’étude
  • Revue systématique d’études de conceptions différentes ayant examiné les associations entre la flore intestinale et des médicaments courants autres que les antibiotiques (20 études).
  • Les chercheurs ont évalué les changements au niveau de la diversité alpha (au sein d’un échantillon) et de la diversité bêta (au sein de plusieurs échantillons).
  • Financement : non communiqué.
Pourquoi est-ce important ?
  • L’utilisation de ces médicaments est en hausse dans le monde.
  • Les IPP sont liés à des taux plus élevés d’infection à Clostridium difficile.

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