Maladies cardiovasculaires : quels sont les facteurs de risque modifiables à travers le monde ?

  • Yusuf S & al.
  • Lancet

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Une meilleure compréhension des facteurs de risque cardiovasculaire (CV) modifiables selon les régions du monde peut permettre de mieux ajuster les politiques de prévention. L’étude prospective PURE menée dans 21 pays a évalué l’association entre 14 facteurs de risque et la survenue du décès toutes causes confondues, d’une insuffisance cardiaque, d’un AVC ou d’un IDM chez plus de 155.000 individus sans antécédent cardiovasculaire au préalable. Les résultats de cette étude indiquent que les facteurs de risque métabolique impacteraient de manière prépondérante la survenue d’une maladie CV ou du décès par rapport aux habitudes de vie.

Les pays à faible revenu sont plus impactés par les maladies CV et le décès d’origine CV que les pays à revenu moyen ou élevé. 

Parmi les habitudes de vie, le tabac était le facteur de risque le plus fortement associé à la survenue de maladies CV ou au décès suivis par le manque d’activité physique et la faible qualité nutritionnelle de l’alimentation. La pollution domestique impacterait peu le risque de maladie CV, mais la pollution environnementale exercerait un poids plus conséquent dans la survenue d’une maladie cardiovasculaire.

En considérant uniquement les maladies CV, l’hypertension serait globalement le facteur de risque qui impacterait le plus leur survenue, suivi par le diabète et un taux élevé de cholestérol non-HDL. Ces risques variaient cependant en fonction des niveaux socio-économiques des pays considérés. Ainsi le risque de maladie cardiovasculaire serait plus fortement associé à un faible niveau d’éducation et au diabète dans les pays à faible revenu, et au tabac et au diabète dans les pays à revenu élevé. 

Cette étude souligne que parmi les facteurs de risque modifiables, certains ont un impact global important (hypertension, tabagisme, éducation), alors que d’autres ont un impact qui varie en fonction du niveau socio-économique (alimentation, pollution de l’air), d’où l’importance d’adapter les politiques de santé aux différentes zones du monde.

Protocole de l’étude

Au total 155.722 sujets ont été enrôlés et suivis durant 9,5 ans en moyenne. Les 14 facteurs de risque comprenaient des facteurs de style de vie (tabagisme, consommation d’alcool, alimentation, activité physique, consommation de sel), des facteurs de risque métaboliques (dyslipidémie, diabète, obésité), l’hypertension, des facteurs psycho-sociaux et socio-économiques (éducation, symptômes de dépression) ainsi que la force musculaire et la pollution (au domicile et environnementale).

Principaux résultats

L’âge moyen de la population incluse était de 50,2 ans et 58,3% étaient des femmes. Si dans les pays à haut revenu les antécédents de consommation d’alcool et de tabac étaient plus élevés par rapport aux pays à revenu moyen ou faible, en revanche, la proportion de consommateurs actuels était plus élevée dans ces deux dernières catégories de pays que dans la première. La qualité nutritionnelle était décroissante depuis les pays à haut revenu vers ceux à faible revenu, bien que la consommation de sel était la plus élevée dans les pays à revenu moyen (largement tirée par la Chine). Pour les aspects métaboliques, l’IMC, l’obésité abdominale, les taux de cholestérol non-HDL étaient en moyenne plus élevés dans les pays à haut revenu, l’hypertension plus fréquente dans les pays à revenu moyen, et le diabète dans les pays à revenu faible.

La pollution par le kérosène et les fuels solides était plus élevée dans les pays à revenu faible, suivi par les pays à revenu moyen alors qu’elle était quasiment nulle dans les pays à revenu élevé.