Maladies athéromateuses et non athéromateuses liées à l’IRC
- Villain C & al.
- Nephrol Dial Transplant
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Dans la cohorte française CKD-REIN, les chiffres de prévalence des maladies athéromateuses et non athéromateuses sont assez similaires et concernent respectivement 31% et 27,3% des patients. Les chiffres de prévalence des deux groupes de pathologies augmentaient avec l’âge, et les plus de 85 ans présentaient préférentiellement des pathologies non athéromateuses. Cependant, ceci pourrait être liée à une plus forte mortalité par maladie athéromateuse dans ce groupe d’âge.
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Enfin, alors que les facteurs de risque habituels apparaissaient bien associés à l’existence de pathologies athéromateuses, seuls l’âge et la présence d’un diabète étaient associés aux pathologies non athéromateuses.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
L’insuffisance rénale chronique (IRC) constitue un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés parallèlement comme pouvant accroître le risque et/ou la mortalité associée à ces maladies, comme l’âge, l’albuminurie ou le DFGé (Débit de FIltration Glomérulaire estimé). Cependant, la part respective des maladies cardiovasculaires selon l'étiologie -athéromateuses ou non athéromateuses- n’avait jamais été évaluée en fonction de l’âge des patients en IRC.
Méthodologie
L’analyse a été menée à partir des données prospectives de cohorte CKD-REIN qui a inclus 3.033 patients de plus de 18 ans, présentant une IRC de stade 3 ou 4 (15-<60 ml/min/1,73 m²) et suivis dans 40 services hospitaliers français de néphrologie. Les patients ne devaient pas présenter d’antécédents de dialyse ou de transplantation rénale. Ils ont été suivis durant au moins 5 ans.
Principaux résultats
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Les participants étaient âgés de 66,8 ans en moyenne, il y avait 65% d'hommes et 41,3% de diabétiques. L’IRC était principalement due à une néphropathie vasculaire ou hypertensive (26,5%), une néphropathie diabétique (19,7%), une glomérulopathie (17,1%), une néphropathie interstitielle chronique (11,6%) ou à une maladie polykystique rénale autosomique dominante (5,3%).
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La prévalence de la coronaropathie était de 24,5%, celle de la pathologie artérielle périphérique de 6,0%, tandis que celle de l’AVC/AIT ischémique, de l'insuffisance cardiaque, de la fibrillation atriale et des troubles du rythme ou de la conduction étaient respectivement de 10,0%, 13,1%, 11,5% et 16,0%. Au moins une maladie était recensée chez 28,7% des <65 ans, 51,8% des 65–74 ans, 62,9% des 75–84 ans et chez 75,4% des ≥85 ans (p< 0,001).
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La fréquence de la coronaropathie, de la maladie artérielle périphérique, de l’AVC/AIT et de la cardiopathie valvulaire augmentait régulièrement avec l'âge jusqu'à 75–84 ans (p<0,05). À 85 ans et plus, celle de la fibrillation atriale, de l'insuffisance cardiaque et des troubles du rythme ou de la conduction était également supérieure à celle notifiée à 75–84 ans.
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Une maladie athéromateuse ou non athéromateuse était recensée chez 31% et 27,3% de la cohorte respectivement, et leur coexistence concernait respectivement 4,9%, 12,1%, 17,9% et 18,8% des patients des différents groupes d’âge croissants.
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Selon l’analyse multivariée, l’âge, le sexe, l’albuminurie, le diabète et le tabagisme étaient associés à la présence d’une maladie athéromateuse tandis que seuls l'âge et le diabète étaient associés aux maladies non athéromateuses.
Principales limitations
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L’absence d’influence de la valeur de DFGé sur les associations évaluées peut s’expliquer par la seule présence des stades 3 et 4 d’IRC au sein de la cohorte.
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L’étude était transversale : les associations ne constituent pas des preuves de causalité.
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