Maladie rénale : quel est le bénéfice des inhibiteurs du système rénine angiotensine chez les plus âgés ?
- Villain C & al.
- J Am Med Dir Assoc
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
A retenir
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Selon le suivi des patients insuffisants rénaux appartenant à la cohorte CDK-REIN, la prescription d’inhibiteurs du système rénine angiotensine (SRA) était associée à un risque composite de décès et d'insuffisance rénale terminale plus faible par rapport à ceux qui n’en recevaient pas. Le risque d’insuffisance rénale aiguë ou d'hospitalisation pour hyperkaliémie ne semblait pas accru. Par ailleurs, l'âge ne modifiait pas ces différentes associations.
Les inhibiteurs du SRA sont utilisés pour réduire l’hypertension artérielle (HTA) et l’albuminurie chez les patients ayant une maladie rénale chronique.
L’intérêt de ces molécules en termes de mortalité et d’évolution de l’insuffisance rénale chronique (IRC) est controversé chez les plus âgés. Afin d’en avoir une évaluation plus claire, des chercheurs du groupe CDK-REIN ont conduit une analyse de l’efficacité et de la tolérance des différents groupes de molécules parmi les patients de cette cohorte.
Méthodologie
La cohorte CDK-REIN regroupe des patients recrutés dans 40 centres hospitaliers français entre 2013 et 2016. Ces patients devaient avoir un diagnostic de maladie chronique rénale avec un débit de filtration glomérulaire estimé compris entre 15 et 60 mL/min/1,73m², non dialysés et non transplantés, tous types anatomocliniques confondus. Leur suivi a été mis en regard de la nature de leur traitement par inhibiteurs de SRA. Les chercheurs ont utilisé une méthode par score de propension pour évaluer l’impact de l’âge des patients sur les différents paramètres.
Principaux résultats
Parmi les 3.033 patients de la cohorte, 2.762 relevaient d’une indication de SRA, parmi lesquels 2.178 étaient effectivement traités. L'âge moyen de cette cohorte était de 67 ans, avec 30% de patients âgés de 75 ans et plus.
Au cours d'un suivi médian de 4,6 ans, 33% des patients ont eu une IRC terminale (IRCt) ou sont décédés. Ceux qui étaient traités par inhibiteurs du SRA avaient un risque composite d'insuffisance rénale ou de décès plus faible que ceux qui ne l’étaient pas (HR 0,79 [0,66-0,95]), mais ils ne modifiaient pas statistiquement ces risques pris isolément. L’âge ne modifiait pas cette relation. Il n'était pas significativement associé à des modifications du risque d’événements cardiovasculaires.
Par ailleurs, 13,8% des patients ont été hospitalisés pour une insuffisance rénale aiguë (11,7%) et/ou une hyperkaliémie (3,8%), mais le traitement ou l’âge ne modifiait pas significativement cette incidence.
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