Maladie polyvasculaire et diabète de type 2, un RCV cumulé

  • Bonaca MP & al.
  • Lancet Diabetes Endocrinol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Chez les individus qui souffrent de coronaropathie et de maladie polyvasculaire, la présence concomitante d’un diabète de type 2 (DT2) augmenterait fortement le risque cardiovasculaire (RCV) à long terme par rapport à la présence d’une maladie polyvasculaire seule. Ainsi, la combinaison maladie polyvasculaire - DT2 conduirait à un RCV additionnel. Les résultats de l’étude IMPROVE-IT montrent également que l’ézétimibe aurait une tendance à réduire le risque cardiovasculaire de manière plus importante chez les sujets qui ont un RCV plus élevé. Des résultats à confirmer cependant car il s'agit d'analyses exploratoires.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

Les maladies polyvasculaires et le diabète de type 2 sont tous deux associés à une augmentation du risque cardiovasculaire. En revanche, il n’existe pas de donnée sur l’aspect éventuellement synergique de ces risques. De fait, ces analyses exploratoires sont intéressantes pour l'évaluer, ainsi que pour suivre l’effet de l’ézétimibe chez des patients à RCV présentant ce double profil de maladie polyvasculaire et de diabète de type 2.

Méthodologie

IMPROVE-IT (IMProved Reduction of Outcomes : Vyctorin Efficacy International Trial) est un essai international, multicentrique, mené en double aveugle, randomisé et contrôlé versus placebo, ayant évalué l’efficacité de l’ézétimibe administré en plus d’un traitement par statine chez des sujets ayant un syndrome coronarien aigu (SCA). Au total, 18.144 patients âgés de 50 ans et plus stabilisés après un SCA ont été randomisés pour recevoir en plus de 40 mg/j de simvastatine, soit 10 mg/j d’ézétimibe, soit un placebo sur une durée médiane de 6 ans. Les résultats présentés ici sont issus d’analyses exploratoires croisant les données sur le critère composite principal d’évaluation, lors de la présence concomitante d’une maladie polyvasculaire à l’inclusion et de la présence ou non d’un diabète de type 2.

Le critère composite principal d’évaluation comprenait le décès d’origine cardiovasculaire, la survenue d’un événement coronarien majeur ou d’un AVC, et la maladie polyvasculaire incluait la maladie artérielle périphérique et les antécédents d’AVC ou d’AIT.

Principaux résultats

Sur l’ensemble des 18.144 sujets de la population évaluée, 11% (n=1.930) avaient une maladie polyvasculaire et 41% de ces derniers (n=797) un DT2. 

À l’inclusion, 6% de l’ensemble de la cohorte (n=1.005) avait une maladie artérielle périphérique et 6% (n=1.071) avaient eu un AVC ou un AIT. Parmi eux, respectivement 39 et 38% souffraient de diabète de type 2.

Sur une durée de suivi de 7 ans, la survenue du critère composite principal d’évaluation était plus importante chez les sujets qui avaient une maladie polyvasculaire que chez les autres (respectivement 47,3% vs 32,2%, p<0,0001). Le taux de survenue du critère composite principal d’évaluation était semblable chez les patients souffrant de maladie polyvasculaire mais pas de diabète, ainsi que chez ceux souffrant d’un diabète mais pas de maladie polyvasculaire, respectivement 39,8% et 39,9%, p=0,80 ; et ces taux étaient bien supérieurs à celui des sujets sans maladie polyvasculaire ni diabète (29,6%).

Après ajustement, la présence concomitante d’un diabète de type 2 et d'une polypathologie vasculaire augmentait le risque cardiovasculaire de 60,0% sur 7 ans par rapport à la présence d’une maladie polyvasculaire seule (hazard ratio 1,60 [1,38-1,85], p<0,0001). 

Les analyses ont suggéré que le traitement par ézétimibe réduisait le risque cardiovasculaire, et ceci de manière plus prononcée chez les sujets ayant le risque le plus élevé, c’est-à-dire associant une maladie polyvasculaire et un DT2, par rapport à ceux souffrant seulement d’une maladie polyvasculaire.

Principales limitations

Il s'agit d'analyses exploratoires et certaines caractéristiques patients non renseignées à l’inclusion (ex. durée du diabète) auraient été intéressantes.

Financement

Étude financée par les laboratoires Merck & Co., Inc., Kenilworth, NJ, USA.