Maladie de Crohn : sous quel délai un patient peut-il être soulagé sous ustekinumab ?

  • Nathalie BARRÈS
  • Actualités Congrès
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

  • Une étude menée chez des patients atteints de maladie de Crohn (MC) et traités par ustekinumab montre que dès la première dose d’induction par voie intraveineuse, le bien-être général du patient est amélioré.
  • La poursuite de l’administration d’ustekinumab, en sous-cutané, à partir de la 8e semaine continue d’améliorer les symptômes du patient et ce jusqu’à la 44e semaine.

Pourquoi est-ce important ?

Efficacité de la dose d’induction, délai avant obtention de l’effet thérapeutique maximal, et la persistance de l’efficacité, sont autant d’éléments essentiels pour adapter au mieux le traitement par ustekinumab. Si l’étude SEAVUE a récemment apporté de nouvelles informations sur la dynamique de l’efficacité de l’ustekinumab sur 16 semaines de traitement chez des patients naïfs de traitements biologiques, il manquait les résultats chez les patients qui avaient déjà été traités par agents biologiques, d’où l’intérêt des résultats présentés ici.

Méthodologie

Des patients inclus étaient atteints de MC (CDAI entre 220-450) et en échec de traitement biologiques (en échec de traitement ou intolérant aux anti-TNFalpha et issus de l’étude UNITI-1) ou en échec d’un traitement non biologique (patients ayant eu une réponse insatisfaisante à un traitement par immunosuppresseur conventionnel et naïfs de traitement biologique ou exposés à ces agents biologiques mais n’ayant pas démontré de réponse satisfaisante ou étant intolérants au anti-TNFalpha issus de l’étude UNITI-2).

Tous ont reçu de l’ustekinumab par voie intraveineuse (IV) à raison d’environ 6 mg/kg ou un placebo. Puis les patients répondeurs au traitement par ustekinumab IV à la semaine 8 ont été randomisés pour recevoir une injection d’ustekinumab 90 mg par voie sous-cutanée (SC) toutes les 8 ou 12 semaines ou un placebo. Les patients n’ayant pas eu de réponse clinique à la semaine 8 ont reçu en aveugle une dose de 90 mg d’ustekinumab SC et parmi eux, ceux qui ont eu une réponse clinique à 16e semaine, ont continué à recevoir une dose de 90 mg d’ustekinumab SC toutes les 8 semaines jusqu’à la semaine 44. Le traitement a en revanche été arrêté chez ceux qui n’avaient pas de réponse à la semaine 16. La variation des symptômes rapportés par le patient (fréquence de selles, douleurs abdominales, bien-être général) au cours des 14 premiers jours et les signes cliniques ont été évalués à l’aide de l’indice d’activité de la maladie de Crohn (CDAI-Crohn’s Disease Activity Index). Il s’agit d’analyses secondaires post-hoc.

Principaux résultats

Au global 458 patients ont été inclus (249 d’UNITI-1 et 209 d’UNITI-2). La durée moyenne de la maladie était de 12,7 ans et 8,7 ans et le CDAI moyen de 327,6 et 302,2 respectivement.

Les résultats ont montré une amélioration significative du bien-être général des patients sous ustekinumab dès le premier jour par rapport au placebo et sur tous les symptômes rapportés (fréquence des selles, douleurs abdominales, bien-être général) par les patients au 10e jour quel que soit le groupe de traitement. Chez les sujets qui n’avaient jamais été en échec de ce type de traitement ou n’étaient pas intolérants à ces traitements, le taux cumulé de rémission clinique avait augmenté de 23,0% à la semaine 3 et jusqu’à 55,5% à la semaine 16 après une dose d’ustekinumab à la semaine 8. Chez les patients en échec d’un précédent traitement biologique ou ayant présenté une intolérance, ce même taux cumulé de rémissions avait augmenté de 12,9% à 24,1% entre la semaine 3 et 16.

Ni le score d’activité de la maladie (CDAI) à la l’inclusion, ni les taux sériques d’ustekinumab aux semaines 8 et 16 n’ont été associés à la réponse au traitement à la semaine 16.

Parmi tous les patients qui ont reçu une injection sous-cutanée à la semaine 8, les deux tiers (66,7%) ont atteint la réponse clinique à la semaine 44.