Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique : pas besoin de combothérapie avec les nouveaux anti-TNF alpha ?
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude rétrospective franco-américaine de large envergure a été menée chez des patients souffrant de maladie de Crohn (MC) ou de rectocolite hémorragique (RCH) et traités par védolizumab ou ustekinumab en association ou non à une thiopurine ou au méthotrexate. Les résultats ne montrent aucune différence à un an, en termes de réponse/rémission clinique, endoscopique ou de maintien ou non du traitement entre les patients traités en monothérapie ou combinaison. Il est maintenant nécessaire d’initier des études prospectives afin de pouvoir optimiser l’usage de ces nouveaux traitements.
Pourquoi ces résultats sont intéressants ?
L’association entre un immunosuppresseur et un anti-TNF alpha est une combinaison fréquemment utilisée et qui permet de contrer le risque d’échappement thérapeutique lié au développement d’anticorps anti-traitement. En tout cas, c’est ce que deux précédentes études (SONIC et UC-SUCCESS) ont montré en ce qui concerne la rémission endoscopique et clinique en évaluant la combinaison infliximab et azathioprine par rapport à la monothérapie par infliximab seule. Par contre, les nouveaux anti-TNF alpha ne bénéficient pas à ce jour d’études aux résultats robustes permettant de l’affirmer. Deux arguments pourraient expliquer la différence entre ces résultats avec l’inflixiamb et ceux présentés ici : de précédentes études ont mis en évidence que le vedolizumab et l’ustekinumab entraînaient une faible production d’anticorps anti-médicament et la demi-vie d’élimination de ces traitements est par ailleurs plus longue que celle de l’infliximab.
Méthodologie
Cette étude rétrospective franco-américaine a été menée chez des patients MC ou RCH initiant un traitement par vedolizumab ou ustekinumab et suivis durant au moins un an. Le critère principal d’évaluation était la rémission ou la réponse clinique à la semaine 14 (définie par un indice d’Harvey-Bradshaw (IHB)≤4 pour la MC, et un Mayo score partiel ou simple clinical colitis activity index (SCCAI)<3 pour la RCH). Une analyse multivariée ajustée aux facteurs de confusion les plus pertinents a été menée à la semaine 30 et 54 et intégrait la réponse endoscopique et la durée du traitement.
Principaux résultats
Les analyses ont porté sur 549 patients (263 souffrant de RCH et 286 de MC) traités par vedolizumab et 363 patients (4 souffrant de RCH et 359 de MC) traités par ustekinumab et suivis durant au moins un an. La durée moyenne de la maladie était de 15,3 ans et de 13,3 ans respectivement.
Au global, 131 patients traités par vedolizumab et 120 sous ustekinumab étaient sous une association immunosuppresseur-anti-TNFa. Les analyses multicentriques n’ont montré aucune différence en termes de réponse clinique ou de rémission entre les sujets traités par combinaison thérapeutique (que ce soit à base de vedolizumab ou d’ustekinumab) ou par monothérapie, ni à la 14e semaine, ni à la 30e ou 54e semaine. À un an, la proportion de patients atteignant une réponse endoscopique ou étant toujours sous traitement était similaire entre les groupes traités par vedolizumab ou ustekinumab en combinaison ou en monothérapie.
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