Maladie de Crohn et Escherichia coli : du nouveau !
- Buisson A & al.
- United European Gastroenterol J
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude française vient de montrer que :
- Un quart environ des patients atteints de maladie de Crohn serait porteur de souches Escherichia coli dits « adhérents et invasifs » (AIEC).
- Plus des deux tiers des patients MC et porteurs d’AIEC sont colonisés par 1 ou 2 souches d’AIEC.
- Les échantillons de selles ne se sont pas révélés appropriés au dépistage des patients porteurs d’AIEC.
- En revanche le taux d’anticorps anti - E. coli total pourrait être un biomarqueur moins invasif, rapide et facile pour identifier ces sujets.
Pourquoi est-ce important ?
Les souches Escherichia coli dits adhérents et invasifs envahissent de manière conséquente les cellules épithéliales intestinales des patients atteints de la maladie de Crohn. Des études suggèrent qu’elles pourraient même être l’une des causes de MC. Pour optimiser l’utilisation de médicaments ciblant les interactions AIEC-hôte (encore en cours d’évaluation) il faut pouvoir identifier les patients porteurs de ces souches. Or, actuellement cela passe par une biopsie iléale par coloscopie, puis des tests en laboratoire durant 4 et 6 semaines. Il serait donc intéressant de disposer d’un outil simple, non invasif et rapide permettant d’identifier ces sujets.
Méthodologie
Des patients atteints de MC et nécessitant une iléo-coloscopie ont été inclus consécutivement dans cette étude prospective multicentrique. Des échantillons de salive, de sérum et de biopsies iléales ont été recueillis.
Principaux résultats
Sur les 102 patients inclus, la prévalence d’AIEC sur les biopsies iléales était de 24,5%. Aucune des caractéristiques des patients à l’inclusion n’a été associée à l’infection par AIEC.
Bien que l’abondance d’E. coli dans l’iléon était 10 fois supérieure chez les sujets AIEC-positifs versus les patients AIEC-négatifs et que la capacité globale d’invasion était deux fois supérieure chez les premiers que chez les seconds, l’abondance d’E. coli dans les selles n’a pas été corrélée au statut AIEC.
Les analyses ont permis de déterminer qu’un seuil de 60 UFC d’E. coli total/biopsie au niveau de l’iléon permettait de détecter les patients AIEC-positifs avec une sensibilité de 91,7% et une valeur prédictive négative de 94,1%. Par ailleurs, un seuil de 9.000 bactéries internalisées permettait de détecter les patients AIEC-positifs avec une spécificité de 91,7% et une valeur prédictive positive de 80,0%. Au global, 78,1% des patients AIEC-positifs étaient colonisés par deux souches d’AIEC ou moins.
Un taux d’anticorps sériques anti-E.coli totaux supérieur à 1,9 x 10-3 permettait de détecter les patients AIEC-positifs avec une sensibilité de 94,7% et une valeur prédictive négative de 96,6%.
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