Maladie de Crohn : Données du risankizumab en vie réelle

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Une étude menée en conditions réelles auprès de 22 centres GETAID (Groupe d'Étude Thérapeutique des Affections Inflammatoires du Tube Digestif) permet de décrire l’efficacité et la tolérance à 12 semaines du risankizumab dans la prise en charge des patients atteints d’une maladie de Crohn (MC) après échec de plusieurs traitements biologiques.

  • Les taux de rémission clinique étaient globalement comparables entre les patients ayant ou n’ayant pas de signes objectifs d'inflammation à l’inclusion.

  • Le profil de sécurité était comparable à celui attendu.

Pourquoi est-ce important ?

Le risankizumab (anti-IL-23) est actuellement indiqué dans le traitement du psoriasis en plaques et du rhumatisme psoriasique. Il a été récemment autorisé par l’agence américaine du médicament dans le traitement des patients atteints de MC modérée à sévère sur la base de données probantes d’études de phase 3 et il fait l’objet d’une autorisation d’accès compassionnel en France. Les données en vie réelle étaient nécessaires, notamment pour apprécier l’efficacité et la tolérance dans des groupes de patients ayant été en échec d’une précédente thérapie ciblée.

Méthodologie

Cette étude multicentrique rétrospective a inclus tous les patients adultes consécutifs ayant été traités entre mai 2021 et mai 2022 par risankizumab 600mg pour une MC luminale active en échec thérapeutique (indice de Harvey-Bradshaw (HBI) ≥4 et/ou au moins un signe objectif d'inflammation), pris en charge dans l’un des 22 centres français GETAID participants.

Principaux résultats

Un total de 100 patients a été inclus (âge médian 36,9 ans, 54 % d’hommes, ancienneté de la MC 14,8 ans, avec principalement une localisation iléale ou colique pour 59% d’entre eux). La grande majorité (98%) avaient été précédemment exposés à l'ustekinumab et avaient eu majoritairement, une non-réponse primaire (55%). Ils avaient majoritairement un HBI médian de 8 et et une CRP médiane de 8mg/L à l’inclusion.

À 12 semaines, la réponse clinique a été observée chez 78,5% des patients, sans différence selon l’intensité de l’activité initiale de la maladie. La rémission clinique (HBI < 5) a été obtenue chez 58 % des patients. Le fait d’avoir eu un échec secondaire à l'ustekinumab (vs échec primaire) a constitué un facteur favorisant la rémission clinique à la 12e semaine (odds ratio OR 2,80 [1,07-7,82], p= 0,041).

En termes de tolérance, 7 patients ont eu des événements indésirables graves , dont six étaient des exacerbations de la maladie intestinale.

L’efficacité du traitement était comparable, qu’il ait été administré par IV dans le cadre de l’accès précoce, ou dans certaines situations en sous-cutané.