Maladie cœliaque : l’importance majeure d’un diagnostic correct

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Alors que 7% des Français se disent intolérants au gluten, seuls 1% souffrent effectivement d’une maladie cœliaque. Les autres pourraient avoir une affection liée à la présence dans le blé de fructane, un oligosaccharide non digestible. L’Académie de pharmacie a rappelé qu’il est important d’établir le bon diagnostic, car les conséquences ne sont pas les mêmes en fonction de la nature de l’intolérance.

Chez l’enfant, le diagnostic est facilement évoqué au moment de la diversification alimentaire : quelques semaines après l’introduction des farines, apparaissent des troubles digestifs, une cassure de la courbe de poids, une perte d’appétit ou une apathie. En revanche, chez le grand enfant et chez l’adulte, les symptômes sont souvent peu évocateurs. Un diagnostic erroné peut aboutir à des régimes contraignants non indiqués.

Or, la démarche diagnostique a été bien codifiée par l’ESPGHAN (European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology And Nutrition) en 2020. Le dépistage de la maladie cœliaque doit commencer par la détermination des IgA anti-transglutaminase associée à celle des IgA totales pour éliminer un déficit en IgA. Ce dépistage est possible grâce à des autotests.

L’Académie de pharmacie a organisé un « grand débat » sur le sujet le 13 octobre 2021, auquel ont participé de nombreux patients. À son issue, elle formule plusieurs recommandations.

  • Chez l’enfant, penser à la maladie cœliaque devant les symptômes mentionnés plus haut.

  • Chez l’adulte, ne pas commencer un régime sans gluten sans avoir réalisé un test de dépistage, d’autant que sa mise en route peut rendre faussement négatif les examens permettant le diagnostic de maladie cœliaque.

  • Pour les professionnels de santé : être attentifs aux symptômes déclarés par les patients, leur proposer des autotests validés ; en cas de résultat positif les orienter vers des structures appropriées (AFDIAG – Association Française Des Intolérants Au Gluten) ; compléter leur formation grâce aux outils mis à disposition par le CESPHARM (Comité d'Éducation Sanitaire et sociale de la Pharmacie française).

  • Pour les pouvoirs publics : garantir la qualité et la validité des tests diagnostiques, en particulier des autotests ; rendre public la liste des autotests validés scientifiquement, qui devraient être les seuls disponibles en pharmacie ; prendre en charge un dépistage plus systématique de la maladie cœliaque.

  • Pour les autorités universitaires : donner une place suffisante à cette pathologie dans les enseignements initiaux et continus.