Maladies auto-immunes et exposition à la silice : une association ?
- Résumé d’articles
À retenir
- Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) ou de sclérodermie systémique (SS) auraient des taux d’exposition à la silice (SiO2) au cours de leur vie significativement plus importants que la population générale.
- Cette différence d’exposition chez les patients atteints de PR et SS serait avant tout liée à une exposition professionnelle.
- Pour les deux pathologies, les hommes avaient des scores d’exposition supérieurs aux femmes.
- Les auteurs soulignent l’importance pour les cliniciens de rechercher ces expositions à la silice car elles peuvent amener à des compensations financières pour maladie professionnelle pour les patients concernés.
Pourquoi est-ce important ?
L’exposition à la silice a été associée à travers différentes études à certaines maladies pulmonaires, et à plusieurs maladies auto-immunes systémiques comme la sclérodermie systémique, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus systémique et certaines formes de vascularites. Les études cas-témoins ou de cohorte de grande envergure prennent rarement en compte les expositions non professionnelles du fait de la difficulté de produire des données standardisées. D’où l’intérêt de ce questionnaire validé qui tient compte de l’exposition professionnelle et non professionnelle ainsi que du sexe et du groupe d’âge.
Méthodologie
Une récente étude française a abouti à l’élaboration et à la validation d’un questionnaire (Dust Exposure Life-Course Questionnaire ou DELCQ) permettant d’explorer de manière exhaustive l’exposition professionnelle et non professionnelle à la silice. Les scores d’exposition globale, ainsi que l’exposition en milieu professionnel et lors d’activité non professionnelles des sujets atteints de PR et SS ont été évalués et comparés à des cas témoins issus de la population générale après appariement sur le sexe, le groupe d’âge et la consommation de tabac. Le questionnaire incluait 90 questions concernant l’exposition professionnelle et 47 concernant l’exposition non professionnelle. En cas d’exposition, le type d’activité, la durée cumulative de l’exposition et les niveaux de protection étaient évalués. Ce questionnaire permettait également de recueillir des données sur le statut sociodémographique, socioéconomique et l’état de santé des individus.
Principaux résultats
Le questionnaire a été appliqué à un panel de sujets représentatifs de la population générale (n=2.911) ainsi qu’à 97 patients atteints de PR et 100 sujets atteints de SS.
Les analyses ont montré une augmentation de l’exposition globale à la silice chez les patients atteints de PR ou de SS par rapport à la population générale du fait d’une augmentation de l’exposition à la silice en milieu professionnel.
Au global, 90,7% des individus de la population générale ont déclaré avoir été exposés à la silice, avec un score médian d’exposition plus de deux fois supérieur pour les patients atteints de PR et SS par rapport à la population générale.
Chez les patients atteints de PR ou de SS, les hommes avaient une exposition globale significativement supérieure à celle des femmes.
Après stratification des cas et contrôles sur le groupe d’âge, le sexe et le tabagisme,, l’exposition globale et l’exposition professionnelle à la silice était plus élevée chez les patients atteints de PR quel que soit le sexe.
En revanche, toujours après ajustement, l’exposition globale à la silice chez les sujets souffrant de SS était significativement plus élevée par rapport à la population générale seulement chez les hommes. L’exposition spécifiquement professionnelle à la silice était quant à elle significativement supérieure pour les deux sexes chez les patients souffrant de SS par rapport à la population générale.
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