M-OVIN : les gonadotrophines offriraient plus de chances aux femmes normogonadotropes présentant des troubles de l’ovulation

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir

Une étude clinique menée chez les femmes anovulatoires normogonadotropes n’ayant pas obtenu de grossesse après un traitement par citrate de clomifène durant six cycles. Les résultats de celle-ci suggèrent que le maintien de ce traitement ou le passage aux gonadotrophines augmenteraient tous deux les chances de conception et de naissance en vie dans les 8 mois. Les femmes sous gonadotrophines auraient cependant plus de chances de donner la vie à un bébé que les femmes sous citrate de clomifène. Dans un cas comme dans l’autre, l’insémination intra-utérine n’apportait aucun bénéfice supplémentaire.

Pourquoi est-ce important ?

Dans de nombreux pays, le citrate de clomifène représente le traitement de premier choix chez les femmes normogonadotropes présentant une anovulation. Bien que l’ovulation soit rétablie chez environ 75% des femmes traitées par citrate de clomifène, seulement la moitié d’entre elles connaissent une grossesse après 6 mois de traitement. En l’absence d’ovulation après plusieurs cycles sous citrate de clomifène, les gonadotrophines avec ou sans insémination intra-utérine sont envisagées. Cette étude permet de prendre du recul sur l’intérêt de continuer un traitement par citrate de clomifène au-delà de 6 cycles ou de passer à un traitement par gonadotrophines.

Principaux résultats

  • Entre le 8 décembre 2008 et le 16 décembre 2015, 666 femmes ont été répartis entre les quatre groupes suivants : traitement par gonadotrophines et insémination intra-utérine, gonadotrophines et incitation aux rapports sexuels, traitement par citrate de clomifène et insémination intra-utérine et citrate de clomifène et incitation aux rapports sexuels.
  • Dans les huit mois post-randomisation, les femmes sous gonadotrophines avaient plus de chance de donner naissance à un enfant vivant au-delà de 24 semaines de grossesse (critère principal d’évaluation) que celles traitées par citrate de clomifène (52% vs 41%, risque relatif de 1,24, p=0,0124).
  • L’association d’une insémination intra-utérine n’a pas augmenté les chances de naissance par rapport à l’incitation aux rapport sexuels : 49% vs 43% (RR de 1,14, p=0,152).
  • Le taux de grossesses multiples pour les deux groupes était faible et similaire.
  • Trois évènements indésirables ont été observés : un enfant présentant des anomalies congénitales, un enfant mort-né chez deux femmes traitées par citrate de clomifène et un accouchement prématuré lié à une insuffisance cervicale chez une femme traitée par gonadotrophines.

Méthodologie

  • M-OVIN (Modified Ovulation Induction) est un essai clinique néerlandais, randomisé, multicentrique, utilisant une méthodologie factorielle de type 2 x 2.
  • Les femmes recrutées étaient âgées de 18 ans et plus, présentaient une anovulation normogonadotrope et n’étaient pas enceintes après six cycles ovulatoires sous citrate de clomifène (maximum 150 mg/j durant 5 jours).
  • Les femmes ont été randomisées dans l’un des quatre groupes suivants : gonadotrophines (dose initiale 50-75 UI en SC) et insémination intra-utérine ou incitation à des rapports sexuels,  citrate de clomifène (50 à 150 mg/j par voie orale) et insémination intra-utérine ou incitation à des rapports sexuels.

Principales limitations

  • Les hôpitaux inclus avaient la possibilité d’utiliser leurs propres protocoles d’induction de l’ovulation et d’insémination.
  • Il n’est pas possible de savoir dans quelle mesure le suivi des femmes sous citrate de clomifène et sous gonadotrophines a pu impacter l’efficacité des traitements.

Financement

  • Étude financée par la Netherlands Organization for Health Research and Development.