Lymphome à cellules T cutané : la pandémie de COVID-19 a entraîné des retards de traitement
- Univadis
- Clinical Summary
Les premiers temps de la pandémie de COVID-19 ont entraîné un retard de traitement moyen de 3,2 mois chez 53 % des patients atteints d’un lymphome à cellules T cutané (LCTC), comme le révèlent les résultats d’une étude rétrospective menée dans 9 centres internationaux. Cependant, parmi les patients atteints d’un LCTC qui ont reçu un diagnostic de COVID-19 au cours de cette période, aucun cas n’a été contracté lors de consultations en ambulatoire.
« Les retards de traitement devraient probablement être évités chez les patients atteints de lymphomes cutanés », soulignent la Dre Larisa J. Geskin, du Centre médical Irving de l’Université de Columbia (Columbia University Irving Medical Center), à New York, et Bradley D. Kwinta, un étudiant en médecine à Columbia University, les auteurs de l’étude.
« La poursuite du traitement et l’administration d’un traitement d’entretien semblent essentielles pour éviter la progression de la maladie, ce qui met en avant l’importance du traitement d’entretien dans le cadre du LCTC », expliquent-ils. « Ces patients peuvent être traités en toute sécurité conformément aux protocoles de traitement établis, tout en pratiquant la distanciation physique et en utilisant un équipement de protection individuelle de manière à ne pas augmenter de manière significative le risque d’infection par le SARS-CoV-2. »
Le Consortium des États-Unis sur le lymphome cutané (United States Cutaneous Lymphoma Consortium) et l’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (European Organization for Research and Treatment of Cancer) ont élaboré des directives d’urgence concernant la prise en charge des patients atteints de lymphomes cutanés pendant la pandémie, afin de garantir la sécurité des patients, et la Société internationale des lymphomes cutanés (International Society for Cutaneous Lymphomas) a créé une section internationale dédiée à la pandémie et aux lymphomes cutanés, afin de recueillir des données en vue d’évaluer l’impact de ces directives.
« À l’aide de ces données, nous pouvons déterminer si ces mesures ont été efficaces pour la prévention de l’infection par le SARS-CoV-2, quel a été l’impact du traitement d’entretien et comment les retards de traitement ont affecté les résultats de la maladie chez les patients atteints d’un LCTC », écrivent les auteurs et leurs collègues dans l’étude, publiée dans la revue Journal of the American Academy of Dermatology.
Ils ont analysé de manière rétrospective les données des dossiers médicaux électroniques de 149 patients atteints d’un LCTC, qui avaient été pris en charge dans l’un des 9 centres médicaux universitaires internationaux répartis dans 7 pays, entre mars et octobre 2020. Un peu plus de la moitié des patients (56 %) étaient des hommes, 70 % étaient d’origine ethnique blanche, 18 % étaient d’origine ethnique noire, 52 % présentaient une maladie de stade IA–IIA et 19 % ont contracté le COVID-19 au cours de la période de l’étude.
Sur les 149 patients, 79 (53 %) ont subi un retard de traitement moyen de 3,2 mois (intervalle : 10 jours–10 mois). Après une correction pour prendre en compte l’âge, l’origine ethnique, le sexe biologique, le statut du COVID-19 et le stade de la maladie, le retard de traitement était associé à un risque significatif de rechute ou de progression de la maladie à tous les stades (rapport de cotes [RC] : 5,00 ; P < 0,001). Plus précisément, pour chaque mois supplémentaire de retard de traitement, la probabilité de progression de la maladie augmentait de 37 % (RC : 1,37 ; P < 0,001).
Au total, 28 patients atteints d’un LCTC (19 %) ont reçu un diagnostic de COVID-19, mais aucun n’a été contracté lors de consultations en ambulatoire. Les patients ayant contracté le COVID-19 n’ont présenté aucune augmentation statistiquement significative du risque de progression de la maladie, comparativement aux patients négatifs au COVID-19 (RC : 0,41 ; P = 0,07).
« Il n’existe pas non plus d’études observationnelles randomisées et contrôlées qui démontrent l’impact qu’un retard de traitement pourrait avoir sur les résultats de la maladie », indiquent les chercheurs.
« De fait, la nécessité d’un traitement d’entretien dans le cadre du LCTC est souvent débattue. Nos résultats démontrent l’importance de poursuivre le traitement et d’administrer un traitement d’entretien pour éviter toute progression de la maladie dans le cadre de ces lymphomes incurables. »
L’article a été adapté de sa forme originale, rédigée par Doug Brunk et parue sur MDedge.com, qui fait partie du réseau professionnel Medscape.
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