Lyme : une méta-analyse en réseau fait le point sur le bénéfice-risque des antibiothérapies

  • Torbahn G & al.
  • JAMA Dermatol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

  • Le traitement des formes localisées précoces de la borréliose de Lyme a fait l’objet d’une nouvelle méta-analyse en réseau, à partir de la littérature parue jusqu’en juillet 2017. Ses conclusions suggèrent qu’il n’existe pas de différence significative quant à l’efficacité à 2 mois ou à 12 mois des différents antibiotiques ayant fait l’objet d’études randomisées. La variation des modalités de traitement, notamment en termes de durée, ne semble pas modifier la fréquence de résolution de la maladie ou celle des symptômes associés à la maladie.

  • In fine, les échecs thérapeutiques sont rares (<5%) et la tolérance globalement comparable, malgré quelques spécificités qui doivent être prises avec précaution, étant donné la solidité incertaine des preuves. Aussi, de nouvelles études cliniques randomisées de bonne facture seraient nécessaires afin de disposer de données de qualité satisfaisante permettant de mieux comparer le bénéfice-risque des différents schémas thérapeutiques.

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

Différents traitements ont été évalués dans le traitement des formes localisées cutanées de la borréliose de Lyme, avec un bénéfice et une tolérance parfois variables. La méta-analyse en réseau permet d’offrir une comparaison globale, à la fois directe et indirecte, de tous les protocoles thérapeutiques ayant fait l’objet d’études randomisées comparant ces traitements deux à deux la plupart du temps.

Méthodologie

La méta-analyse a inclus toutes les études parues jusqu’en juillet 2017, sans restriction  de langue.

Principaux résultats

  • Un total de 19 études cliniques randomisées ont été identifiées, soit 2.532 patients, dont 17 ont pu être incluses dans la méta-analyse en réseau. Parmi elles, 4 incluaient des patients présentant un érythème migrant isolé et 8 autres des patients souffrant d’une forme isolée ou à localisations multiples. Les autres ne précisaient pas ce paramètre. Par ailleurs, 5 études étaient considérées à risque de biais élevé, et 5 autres à faible risque.

  • L’effet de taille global sur la disparition des symptômes (critère principal d’évaluation) était non statistiquement différent selon l’antibiotique considéré, que ce soit à 2 mois ou à 12 mois de suivi (pénicilline V, doxycycline, azithromycine, céfuroxime, amoxicilline, ceftriaxone plus doxycycline), avec un taux de réponse de 84% à 2 mois et 80% à 12 mois et ce, que la posologie ou la durée du traitement soient ou non prises en considération.

  • En matière d’évènements indésirables (concernant 31% des patients), la méta-analyse en réseau ne montrait pas de distinction statistique entre les différents protocoles d’antibiothérapie, que le risque soit considéré globalement ou isolément pour le risque de réaction de Jarisch-Herxheimer (15%), de réactions gastro-intestinales (14%), cutanées (3% globalement) ou hématologiques (1%).

  • Globalement, la pénicilline V est celle qui tendait à être associée à la plus faible fréquence des évènements indésirables pris globalement (OR : 0,42 [0,16-1,10]), mais cette différence n’était pas statistiquement significative. Par ailleurs, une analyse additionnelle a montré un moindre risque d’évènements cutanés sous céfuroxime 1000 mg/j vs doxycycline 300 mg/j sur 20 jours (OR : 0,17 [0,06-0,51], 2 études, 355 patients).

Principales limitations

Les caractéristiques des patients à l’inclusion n’étaient pas homogènes (notamment la durée de l’érythème migrant) et le recrutement des patients était basé sur un diagnostic clinique.