Lupus érythémateux systémique : les patients bénéficient-ils des mêmes conditions de thérapie de substitution rénale que les autres ?
- Derner O & al.
- Am J Kidney Dis
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude européenne a évalué l’incidence, la prévalence et l’évolution de la survie de patients souffrant de lupus érythémateux systémique (LES) nécessitant une thérapie de substitution rénale (TSR). Les résultats montrent que :
- l’incidence de la TSR chez les sujets atteints de LES serait stable depuis 25 ans et varierait entre 0,46 et 1,24 sujets/millions d’habitants ;
- après ajustement sur l’âge et le sexe, le taux de survie après TSR serait comparable que les sujets souffrent de LES ou non, et celui-ci aurait été nettement amélioré au cours des dernières décennies ;
- en revanche, la survie post-transplantation rénale serait diminuée chez les patients souffrant de LES, et ce bien que le taux de survie du greffon soit identique entre les deux groupes ;
- enfin, la principale cause de mortalité chez les sujets LES ne serait pas cardiaque, mais infectieuse.
Méthodologie
Les analyses portent sur les données de patients enregistrés entre 1992 et 2016, dans le registre rein de l’Association européenne du rein (European Renal Association-ERA) ayant identifié les sujets recevant une TSR. Les patients LES ayant bénéficié d’une TSR ont été appariés sur l’âge, le sexe, et l’année d’initiation de la TSR, avec des patients sans LES.
Principaux résultats
Parmi les 280.892 patients du registre ayant bénéficié d’une TSR entre 1992 et 2016, cette prise en charge était la conséquence d’une insuffisance rénale liée à un LES pour 1.826 d’entre eux, soit une incidence annuelle moyenne de 0,80 sujet/million d’habitants. L’incidence standardisée sur l’âge et le sexe variait entre 0,46 et 1,24 sujets/million d’habitant (respectivement en Finlande et en Espagne). Entre 1992 et 2016, l’incidence de la TSR due à un LES standardisée sur l’âge, est restée stable chez les hommes et les femmes, en revanche sa prévalence a augmenté de 5,5 à 12,1 sujets/million d’habitants.
Les patients LES étaient plus susceptibles que les patients sans LES d’initier une TSR par hémodialyse (73,8% versus 10,4%) et moins susceptibles de bénéficier d’une transplantation rénale pré-emptive (5,0% versus 7,8%) ou dans les 10 premières années suivant la TSR (46,9% versus 51,9%).
D’autres analyses ont porté sur 999 patients avec SLE ayant bénéficié d’une première transplantation rénale entre 1992 et 2016 et qui ont été appariés à 4.995 sujets sans SLE. L’âge médian des sujets SLE au moment de la transplantation était de 39,1 ans et 82,2% étaient des femmes. Les patients SLE passaient en moyenne plus de temps en dialyse que les autres (2,0 ans versus 1,5 ans).
Bien que le taux survie après TSR était semblable entre les patients LES et le groupe de comparaison, celui-ci avait tendance à être meilleur pour les femmes que pour les hommes.
Le risque de rejet de la greffe était similaire entre les deux groupes, en revanche, après transplantation rénale, le risque de décès était 25% plus important chez les individus LES que chez les autres (hazard ratio1,25 [1,02-1,53]). Les patients LES décédaient notamment significativement plus souvent d’infections que les autres (24,8% versus 16,9%) alors que le risque de décès d’origine cardiovasculaire restait similaire entre les deux groupes (31,1% versus 34,3% respectivement). La survie à 10 ans après TSR , et la survie du patient et du greffon après transplantation rénale, ont nettement été améliorées durant la période de l’étude.
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