Lipoprotéine a : consensus européen sur son rôle pronostique et sa prise en charge
- Kronenberg F & al.
- Eur Heart J
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
L’European Atherosclerosis Society a actualisé sa conférence de consensus afin de synthétiser toutes les connaissances concernant l’association entre la lipoprotéine (a) ou Lp(a) et les maladies cardiovasculaires liées à l’athérosclérose.
Génétique et Lp(a)
La concentration de Lp(a) varie entre 0,1 mg/dL et 300 mg/dL (<0,2-750 nmol/L) et est principalement (>90%) déterminée par le polymorphisme du locus LPA. La taille de l’apo(a) qui la constitue est inversement liée à la concentration plasmatique de Lp(a) et plusieurs polymorphismes peuvent influencer cette corrélation. Par ailleurs, le taux de Lp(a) varie en fonction de l'origine ethnique : les données épidémiologiques montrent que les sujets noirs ont un risque supérieur à celui des sujets sud-asiatiques, puis caucasiens, puis chinois.
Il est proposé que la pathogénicité de la Lp(a) repose sur des propriétés pro-inflammatoires et pro-athérosclérotiques qui seraient notamment liées à sa composition en phospholipides oxydés. Les données suggérant une activité pro-thrombotique et anti-fibrinolytique in vivo ne sont pour l’heure pas suffisantes. Le rôle de la Lp(a) sur la survenue et la progression de la sténose aortique reposerait sur l’activation de l'expression de gènes d'inflammation et de calcification au niveau des cellules vasculaires et valvulaires.
Pathogénie de la Lp(a)
Il est démontré qu’une concentration élevée de Lp(a) est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire liée à l’athérosclérose et de sténose valvulaire aortique. Son taux plasmatique est associé à la mortalité cardiovasculaire et la mortalité toutes causes confondues, dans les deux sexes et les différentes origines ethniques. Le risque associé à un taux élevé de Lp(a) persiste même lorsque la concentration de LDL-c est très faible.
Le risque d'accident vasculaire cérébral ischémique et d'insuffisance cardiaque augmente pour des taux de Lp(a) plus élevés que ceux qui favorisent le risque d'infarctus du myocarde et de sténose aortique. En revanche, le taux de Lp(a) n'est pas un facteur de risque de thromboembolie veineuse.
Dans la population pédiatrique, une Lp(a) >30 mg/dL (>75 nmol/L) est associée à un risque accru d'accident vasculaire cérébral ischémique.
Des concentrations très faibles de Lp(a) au cours de la vie pourraient être associées au diabète de type 2 mais la causalité n’est pas déterminée.
Dosage de la Lp(a)
La Lp(a) doit être mesurée au moins une fois chez les adultes afin d'identifier ceux qui présentent un risque cardiovasculaire élevé. Il est également recommandé chez les jeunes ayant des antécédents personnels d’AVC ischémique ou des antécédents familiaux de maladie liée à l’athérosclérose ou de Lp(a) élevée.
Un dépistage en cascade est préconisé dans l'hypercholestérolémie familiale, ou en cas d'antécédents familiaux ou personnels de Lp(a) (très) élevée ou de maladie liée à l’athérosclérose prématurée.
Prise en charge d’un patient ayant un taux de Lp(a) élevé
La prise en charge précoce de tous les facteurs de risque cardiovasculaire – y compris hygiénodiététiques – est indispensable, étant donné l’absence de traitement spécifique.
L'aphérèse des lipoprotéines peut être envisagée chez les patients présentant un taux de Lp(a) très élevé et une maladie cardiovasculaire évolutive malgré une prise en charge optimale des facteurs de risque.
La niacine n'est pas recommandée. En revanche, des traitements spécifiques sont en cours d’essais cliniques.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé