Liberté d’expression et mésinformation en matière de santé : où se situe l’équilibre ?

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La mésinformation en matière de santé peut être dangereuse, non seulement pour les individus, mais aussi sur le plan social et politique. Bien que le concept de « fausses nouvelles » soit apparu avant l’émergence du COVID-19, la pandémie l’a porté à un autre niveau et en a fait une préoccupation grand public.

Dans un récent article publié dans la revue Health Economics, Policy and Law, des chercheurs dirigés par João Marecos du Collège impérial de Londres (Imperial College London) ont examiné l’équilibre à trouver entre une politique publique forte contre la mésinformation en matière de santé et l’importance de protéger la liberté de la presse.

Selon les auteurs, le terme de « fausses nouvelles », bien qu’il soit souvent utilisé dans le discours public et les médias grand public, devrait être remplacé par celui de « désinformation » et de « mésinformation », qui désignent plus précisément la diffusion d’informations incorrectes et fausses, quelle que soit l’intention qui les motive. Avant la pandémie, la mésinformation en matière de santé était essentiellement centrée sur le mouvement antivax, mais le COVID-19 a donné lieu à une mésinformation de vaste ampleur avec des conséquences à grande échelle. Par exemple, l’impact des mesures de protection, telles que la distanciation sociale, l’utilisation d’équipements de protection et la vaccination, a été entravé par la mésinformation, ce qui a contribué à de nombreux décès qui auraient pu être évités.

Ce phénomène grave a été qualifié d’« infodémie » par l’Organisation mondiale de la Santé et a mis en évidence les nouveaux défis que pose la diffusion d’informations fausses et trompeuses. En particulier, le rôle des plateformes de réseaux sociaux dans l’amplification de faux récits sur la santé a été exploité par des personnes aux desseins inavoués ou malveillantes dans le but de manipuler les gens et d’influencer les comportements d’une manière qui dépasse la simple question de la santé individuelle.

Les réglementations imposées aux intermédiaires numériques, telles que les plateformes de réseaux sociaux, ont été utilisées dans le but de relever ces défis, mais la réglementation de la capacité à propager l’information pose également des problèmes éthiques, commentent les chercheurs.

Il est peu probable que les réglementations puissent à elles seules résoudre le problème complexe de la mésinformation en matière de santé. Les responsables politiques doivent trouver un équilibre délicat entre en faire trop peu, au risque de mettre en danger la santé et la sécurité de la population, et en faire trop en termes de réglementation, ce qui soulève des inquiétudes quant à la liberté d'expression.