L’hypothyroïdie est délétère pour la variabilité du rythme cardiaque

  • Brusseau V & al.
  • PLoS One

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’articles
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À retenir

  • Selon les données d’une méta-analyse, un taux élevé de TSH>10 mUI/L favorise la diminution de la variabilité du rythme cardiaque des patients en situation d’hypothyroïdie non traitée.

  • Cette conséquence pourrait s’expliquer par l'augmentation de l'activité sympathique et la diminution de l'activité parasympathique, reposant probablement sur des mécanismes liés aux catécholamines, conduisant à un risque accru de mortalité cardiovasculaire en cas d’hypothyroïdie.

 

Pourquoi est-ce important ?

L’hypothyroïdie se traduit par des signes cardiovasculaires (bradycardie, baisse du débit et de la contractilité cardiaques) et peut engendrer des modifications de la régulation autonome du système cardiovasculaire si elle n’est pas correctement prise en charge. La variabilité de la fréquence cardiaque (VRC) est prédictive du risque cardiovasculaire. En effet, elle reflète la capacité d'adaptation du système cardiovasculaire. Aussi, la diminution de la VRC est associée au risque de mortalité. Quoiqu’il en soit, les études consacrées à l’évaluation de la VRC chez les sujets en hypothyroïdie sont rares et leurs résultats contradictoires. Il était donc intéressant de conduire une méta-analyse sur le sujet.

Méthodologie

Toutes les études parues avant août 2021 et ayant comparé la VRC chez des sujets avec hypothyroïdie non traitée versus sujets contrôles ont été compilées dans cette méta-analyse, soit 17 études (dont 6 prospectives et 9 transversales) rassemblant 11.438 patients, dont 1.163 avec une hypothyroïdie. Le critère d’analyse principalement utilisé dans ces études utilisait la fluctuation des intervalles entre 2 battements (RR) et la déviation standard des intervalles RR normalisés successifs (SDNN).

Principaux résultats

Par rapport aux témoins sains, les patients ayant une hypothyroïdie ont une diminution de SDNN (-1,27 [-1,72 à -0,83]) et une diminution du pourcentage d’intervalles RR adjacents variant d’au moins 50 ms (-1,66 [-2,32 à -1,00]), tandis que le rapport LF/HF illustrant le rapport entre les indices de basse et de haute fréquence, reflétant la balance sympatho-vagale, était accru (1,26 [0,71 -1,81). En revanche, il n'y avait pas de différence significative entre les intervalles RR des patients hypothyroïdiens et des sujets contrôles.

L'altération de la VRC augmentait avec la sévérité de l'hypothyroïdie : les intervalles RR et le rapport LF/HF, analysés après stratification selon les valeurs des données biologiques, sont apparus statistiquement modifiés chez ceux ayant TSH >10mUI/L [0,53 [0,09 -0,96] et 1,34 [0,69 -2,00] respectivement).