L’HPV, responsable de près de deux cancers oropharyngés sur 5 en France

  • Mirghani H & al.
  • Cancer Epidemiol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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À retenir

Selon une étude prospective multicentrique française, le papillomavirus (HPV) serait responsable de 37,7 à 43,1% des cancers oropharyngés connus pour être potentiellement d’origine virale (soit les cancers de la base de la langue et de l’amygdale). La fourchette d’incertitude correspond au mode de diagnostic de l’infection HPV (hyperexpression de p16 seule ou associée à la présence d’ADN-HPV par hybridation in situ). En termes de survie globale ou de survie sans progression à 3 ou 5 ans, le pronostic est meilleur en cas de tumeur ORL positive au HPV qu’en cas de test HPV négatif. Ce chiffre est supérieur à celui qui avait déjà été avancé dans l’étude française Papillophar, mais qui avait inclus les autres localisations ORL, qui ne peuvent être liées au virus.

Méthodologie

Cette étude a été menée entre mars 2011 et juillet 2012 dans 15 hôpitaux français où tous les patients présentant un cancer de l’amygdale ou de la base de la langue étaient prospectivement et systématiquement inclus dans l’étude. Le dépistage HPV était conduit en deux temps : réalisation d’une immunohistochimie au cours de laquelle les sujets dont >70% des cellules tumorales présentaient une surexpression de p16 étaient identifiés. Pour ces derniers, un test de recherche d’ADN-HPV par hybridation in situ (HIS) a été réalisé. L’analyse de la cohorte distinguait ceux qui présentaient un test positif au premier ou aux deux tests, sachant que le test HIS présente une mauvaise sensibilité.

Principaux résultats

  • Parmi les 276 patients inclus dont les résultats étaient interprétables (âge moyen 59,9 ans, 75,7% d’hommes), 79,7% avaient des antécédents de tabagisme (20 paquets-années pour 70% d’entre eux) et 39,5% étaient des fumeurs actuels.

  • La protéine p16 était surexprimée dans 43,1% des cas et l’ADN-HPV était détecté chez 37,7% de la cohorte.

  • Les cancers ORL associés à la présence du HPV (avec 2 tests positifs) étaient moins souvent associés au tabac que les autres. Les patients présentant une tumeur non-HPV étaient plus souvent à un stade avancé que les autres.

  • La survie globale à 3 et à 5 ans des patients présentant une tumeur ORL associée à HPV était de 85% et de 80% respectivement, contre 60% et 40% pour les autres (p<0,001). La survie sans progression à 3 et à 5 ans des patients présentant une tumeur ORL associée à HPV était, elle, de 80% et de 68% respectivement, contre 46% et 28% pour les autres (p<0,001). Lorsque l’analyse était menée pour l’ensemble des tumeurs positives à p16 (indépendamment du résultat de la recherche d’ADN-HPV), le résultat était sensiblement comparable.

Principales limitations

Cette étude, menée en 2011-12, n’a pas utilisé le test plus récent d’expression de l’ARNm E6/E7.