L’exénatide est-il MAG1C chez le diabétique de type 1 ?

  • Johansen NJ & al.
  • Lancet Diabetes Endocrinol

  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’article
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À retenir 

Une étude a évalué l’intérêt durant 26 semaines d’une stratégie add-onpar exénatide, 3 fois par jour en pré-prandial chez des diabétiques de type 1, en plus d’un traitement habituel par insuline. Les résultats montrent que cet analogue du récepteur du GLP-1 à action rapide ne présenterait aucun intérêt cliniquement pertinent (sur l’HbA1c, les excursions glycémiques post-prandiales ou les variations glycémiques) dans ce contexte malgré les résultats d’une étude préliminaire qui avaient été encourageants. La diminution du recours à l’insuline prandiale et la diminution du poids des patients sous exénatide laissent cependant penser aux auteurs de cette publication que cette stratégie add-onpourrait être étudiée plus spécifiquement chez des sous-groupes de patients présentant des hyperglycémies post-prandiales particulièrement sévères ainsi que des patients en surpoids ou obèses.

Quel est l’intérêt de cette étude ?

Chez les sujets diabétiques de type 1, la crainte des hypoglycémies et de la prise de poids liée au traitement par insuline conduit à une observance non optimale nuisant à l’équilibre glycémique. Le liraglutide – un analogue du récepteur au GLP-1 de longue durée d’action - a montré à travers de grands essais randomisés des effets sur le contrôle glycémique post-prandial, limités avec le temps. En revanche, une petite étude a récemment suggéré que l’exénatide – analogue du GLP-1 de courte durée d’action – aurait un effet soutenu sur ce même critère. 

Protocole de l’étude

Cette étude monocentrique a été menée en groupes parallèles, en double aveugle et contrôlée versus placebo. Des adultes diabétiques de type 1 traités par injections multiples d’insuline au quotidien, ayant une HbA1c entre 59 et 88 mmol/mol (7,5-10,0%) et un IMC>22 kg/m2ont été randomisés (1:1) pour recevoir soit une injection pré-prandiale d’exénatide 10 μg, soit un placebo, trois fois par jour durant 26 semaines, en plus de leur traitement habituel par insuline. 

Principaux résultats

Au total, 108 sujets ont été inclus dans l’étude (54 sous exénatide et 54 sous placebo). Vingt-trois sujets ont arrêté le traitement (17 dans le groupe exénatide et 6 dans le groupe placebo, principalement du fait des effets indésirables).

La variation d’HbA1c à 26 semaines n’était pas significativement différente entre les deux groupes : -3,2 mmol/mol sous exénatide versus -2,1 mmol/mol sous placebo, p=0,36 (critère principal d’évaluation). La différence d’HbA1c en faveur du bras exénatide à 12 semaines ne s’est pas maintenue dans le temps. Les besoins en insuline ont cependant été réduits de 9 unités par jour en moyenne chez les patients sous exénatide par rapport au groupe placebo. 

À 26 semaines, la fréquence cardiaque était augmentée sous exénatide versus placebo, et les patients traités ont rapporté un nombre d’événements gastro-intestinaux plus important que ceux sous placebo (respectivement 48 événements chez un total de 37 patients et 9 événements chez un total de 9 patients). Si deux événements graves ont été rapportés sous exénatide et six sous placebo, aucun n’a été considéré comme étant en lien avec le traitement.

Principales limitations

Un nombre important de patients sont sortis de l’étude, ce qui peut constituer un biais.

Financements

Étude financée par AstraZeneca