Les troubles psychoaffectifs sont-ils ou non associés au syndrome de l’intestin irritable ?
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les résultats de cette étude montrent que les patients souffrant de syndrome de l’intestin irritable (SII) auraient une qualité de vie plus altérée, une valeur moyenne d’anxiété, de dépression, d’alexithymie et une fréquence de dépression majeure, d’anxiété majeure et d’alexithymie, plus élevées que chez les sujets témoins. Un faible niveau scolaire, la présence d’une dépression ou d’une alexithymie sont des facteurs indépendants qui ont été associés à l’altération de la qualité de vie des sujets souffrant de SII et ayant participé à cette étude, menée au sein du service d’hépato-gastro-entérologie d’un hôpital tunisien.
Pourquoi est-ce important ?
En pratique, le syndrome de l’intestin irritable et les troubles psychoaffectifs semblent souvent associés, alors que les données de la littérature sont très controversées.
Principaux résultats
- Au global, 70 sujets atteints de SII et 70 témoins ont participé aux analyses. L’âge moyen des sujets de l’étude était de 49,6 ans, le sex-ratio de 0,52, l’âge moyen de début de la maladie était de 34,3 ans et l’ancienneté moyenne du SII de 15,3 ans. 58,6% des sujets atteints de SII présentaient une forme à prédominance de constipation.
- Sur l’ensemble des participants souffrant de SII, nombreuses personnes souffraient de troubles psychoaffectifs, avec une prédominance de troubles anxieux pour 82,9%, suivis par la dépression (52,9%) et l’alexithymie (50%).
- La valeur moyenne de la dépression était significativement plus élevée chez les sujets souffrant de SII que chez les témoins (7,9 vs 5,1, p<0,0001) ainsi que la fréquence de dépression majeure (30% vs 4,3%, p<0,0001).
- La valeur moyenne de l’échelle d’anxiété était significativement plus élevée chez les sujets souffrant de SII que chez les témoins (10,9 vs 6,6, p<0,0001) ainsi que la fréquence d’anxiété majeure (60% vs 8,6%, p<0,0001).
- 72,9% des malades avaient une qualité de vie altérée vs 42,9% des témoins (p<0,0001), et la valeur moyenne de la qualité de vie était plus faible chez les sujets souffrant de SII que chez les témoins (54,1 vs 70,15, p<0,0001).
- La valeur moyenne d’alexithymie était significativement plus élevée chez les patients que chez les témoins (57,7 vs 38,7, p<0,0001) avec une fréquence d’alexithymie sévère plus importante chez les sujets souffrant de SII que chez les témoins (50% vs 1,4%, p<0,0001).
- Le sexe, le statut matrimonial et la profession n’influençaient pas les symptômes psychoaffectifs des sujets SII.
- Les auteurs de l’étude ont mis en évidence que des antécédents d’asthme et la survenue du SII à un âge moyen plus faible étaient des facteurs prédictifs d’anxiété.
- Des analyses multivariées ont montré que la présence de signes extra-digestifs et d’une alexithymie constituaient des facteurs indépendants associés à l’altération de la qualité de vie.
Méthodologie
- Étude transversale comparative de type cas témoin réalisée entre novembre 2016 et février 2017. Le diagnostic de SII était porté selon les critères de ROME IV.
- Des témoins étaient appariés aux sujets malades selon l’âge et le sexe.
- Les données sociodémographiques et cliniques ont été évaluées ainsi que la qualité de vie (SF-36), l’anxiété et la dépression (HAD) et l’alexithymie (TAS 20).
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