Les troubles mentaux plus fréquents parmi la population atteinte de SEP
- Guilleux A & al.
- Mult Scler J Exp Transl Clin
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Une étude menée à partir d’un échantillon d’assurés sociaux représentatif de la population française suggère que les troubles mentaux sont plus fréquents chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) que dans une population contrôle ou atteinte d’une pathologie chronique affectant la fonctionnalité comme la polyarthrite rhumatoïde (PR), après appariement sur les caractéristiques démographiques. L’étiologie à l’origine de ces disparités mériterait d’être explorée,
La littérature décrit une prévalence des troubles mentaux plus fréquente chez les sujets atteints de SEP que dans la population générale, mais aucune étude spécifique n’a été menée en France sur une large cohorte. Aussi une équipe de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) a conduit ce travail à partir de l’EGB (Echantillon généraliste des bénéficiaires) qui correspond à 1/97 de la population incluse dans le SNIIRAM (Système national d'information inter-régimes de l'Assurance maladie) représentatif de la population générale.
Méthodologie
Ils ont pour cela identifié les sujets inscrits avec un diagnostic de SEP entre 2011 et 2015 puis les ont appariés sur l’âge, le sexe et le régime d’assurance santé avec des patients contrôles (1 pour 5) et avec des patients atteints de PR (1 pour 1), les patients ayant les deux diagnostics étant exclus. Soit respectivement 1.145 patients SEP appariés à 5.725 sujets contrôles et 878 sujets SEP appariés à 878 sujets PR. Ensuite, les chercheurs ont mené une analyse des taux de prévalence sur différents types de données : le nombre d’individus ayant une ALD pour affection psychiatrique (schizophrénie, troubles de l’humeur, …), ceux ayant été hospitalisés pour une pathologie psychiatrique et ceux ayant bénéficié d’au moins deux prescriptions de médicaments spécifiques (hors anxiolytiques et hors anticonvulsivants en cas de diagnostic associé d’épilepsie).
Principaux résultats
Les chercheurs ont ainsi observé que la prévalence globale des troubles était de 37,3% parmi les sujets SEP contre 13,6% parmi les contrôles et de 41,1 vs 21,1% entre les sujets SEP et les sujets PR (p<0,0001 pour les deux), soit un taux de prévalence de 2,8 par rapport aux patients contrôles et 1,9 par rapport aux patients PR. Ces deux taux de prévalence étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes et parmi les sujets jeunes (moins de 40 ans) en comparaison du groupe contrôle et chez les sujets âgés (plus de 60 ans) par rapport aux patients PR.
Le statut d’ALD pour troubles psychiatriques concernait environ 3% des sujets des trois cohortes. Les plus fréquents étaient les troubles de l’humeur.
Les patients SEP avaient été plus souvent et plus longtemps hospitalisés pour leurs troubles psychiatriques que les sujets contrôles (9,8% vs 3,1% et 5,5 jours vs 3,2 jours). Le même ordre de grandeur était retrouvé dans la comparaison SEP et PR. La proportion relative des différents troubles était identique dans chacun des trois groupes, hormis les troubles de l’humeur qui étaient plus fréquents chez les sujets PR.
Les patients SEP recevaient aussi plus souvent des médicaments spécifiques que les autres (33,0 vs 11,7% et 18,5% par rapport aux patients contrôles et PR, p<0,0001), avec un nombre de médicaments prescrits identique.
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