Les troubles hypertensifs gestationnels influencent-ils le risque à court terme d’HTA chronique ?
- Boucheron P & al.
- Eur Heart J
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Selon une étude nationale prospective menée parmi près de 3 millions de femmes françaises, des troubles hypertensifs gestationnels augmentent le risque de développer une HTA chronique dans les 3 années en moyenne suivant la naissance de l’enfant. Ceci est particulièrement vrai lorsque les troubles avaient été sévères, précoces et avaient duré longtemps. Un suivi rigoureux des femmes concernées est important à mettre en place.
On sait que les troubles hypertensifs en période gestationnelle (HTA pré-existante, HTA gravidique, pré-éclampsie ou éclampsie) constituent un facteur de risque de développer une HTA chronique au cours de la vie. Mais le risque auquel les femmes sont exposées dans les toutes premières années suivant la naissance de leur enfant est mal établi. Une étude a été menée à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS) afin d’établir le risque des femmes primipares selon la survenue, la durée et la sévérité de l’hypertension en période gestationnelle.
Méthodologie
La cohorte prospective CONCEPTION a été constituée à partir de toutes les femmes primipares (15-49 ans) sans diagnostic pré-existant d’HTA ou comorbidités à risque cardiovasculaire spécifique, et qui avaient donné naissance à un enfant unique après la 22e semaine de grossesse, recensées entre 2010 et 2018 au niveau du SNDS. Parmi elles ont été identifiées celles ayant développé une HTA au cours de leur grossesse. Le suivi a été mené jusqu’à fin 2018 afin de repérer celles qui développaient une HTA chronique.
Principaux résultats
Au total, 2.833.376 femmes primipares répondant aux critères d’inclusion ont été identifiées. Parmi elles, 6,73% avaient souffert de troubles hypertensifs gestationnels, soit 4,27% d’HTA gravidique, et 2,49% de pré-éclampsie (dont 40 ,62 % au stade sévère). Ces femmes étaient en moyenne plus vieilles ou leur enfant avait eu un âge gestationnel moindre à la naissance que les autres.
Par la suite, 1,78% d’entre elles avaient développé une HTA chronique au cours de leur suivi (en moyenne de 3,0 ans), mais elles avaient été 8,69% et 10,84% parmi celles qui avaient souffert d’HTA gravidique et de pré-éclampsie respectivement.
La survenue d’une HTA chronique était plus rapide et plus fréquente parmi celles qui avaient eu des troubles hypertensifs gestationnels que parmi les autres (HR ajusté 6,77 [6,64-6,90], p<0,0001), notamment celles ayant eu une pré-éclampsie (HRa 8,10 vs 6,03 après HTA gravidique). Par ailleurs, le risque était plus élevé pour celles qui avaient été le plus longtemps ou le plus précocement exposées au risque hypertensif (notamment celles qui avaient eu une pré-éclampsie précoce ou ayant succédé à une HTA gravidique, avec des HRa pouvant s’élever jusqu’à 12,95 et 13,17 respectivement).
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